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Comment se passer d’un parc et pourquoi ?

L’enfant a-t-il besoin d’un parc. La réponse est bien  non.
Il ne s’agit pas d’être dans la démagogie quand on fait le choix d’une philosophie de vie pour les enfants. Donc, non le parc ne répond pas aux besoins de l’enfant. Il répond aux besoins de l’adulte qui cherche sécurité et tranquillité, les plus faciles possible.

Toutes les raisons sont bonnes pour utiliser un parc : nous sommes pour la plupart d’entre nous allés dans un parc quand nous étions bébés et on en trouve dans tous les magasins d’équipement pour bébés donc c’est une évidence : ‘il faut un parc pour élever un bébé.

Dans la pédagogie Montessori, nous n’en utilisons pas. Comment faisons-nous  ?

Nous aménageons l’environnement et l’ambiance (deux choses distinctes cf nos formations) afin que le bébé puisse se mouvoir en liberté et que l’adulte soit en total sérénité.
Il faut en effet être en phase avec les valeurs de confiance en soi et en son enfant, pour pouvoir proposer un environnement ouvert au bébé, afin qu’il puisse s’y développer respectueusement.

Je vous laisse réfléchir sur ceci et reviens demain pour la suite….

Le labyrinthe

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler du labyrinthe. J’ai rencontré il y a 3 ans, une personne passionnée par les labyrinthes et cette rencontre avait éveillé en moi quelque chose.

Qu’est-ce que cela vient faire dans la pédagogie Montessori ?
Selon moi, il y a quelques liens forts, directs et indirects. Tout d’abord, quelques matériels ou activités s’apparentent au labyrinthe et sont reprises dans les lieux montessoriens. Ce n’est pas un hasard.

Matériel pour les bébés

Labyrinthe dans la cour d’une école montessori française

labyrinthe

Ensuite du point vue philosophique et spirituel, le labyrinthe est proche de la pédagogie Montessori.
Où allons-nous, quel est notre chemin de vie, comment réagissons-nous aux obstacles  ralentissements que nous trouvons durant notre cheminement ? Comment nous recentrer, nous concentrer, puis retourner à la réalité ?
Le labyrinthe connu depuis la Préhistoire, continue à nous subjuger.

Les labyrinthes sont dans les plus grandes cathédrales françaises, les jardins  et aujourd’hui dans des animations touristiques  françaises (labyrinthes de champs de maïs).
Nous en traçons, élaborons, parcourons.

Nous en donnons à tracer à tous les enfants, dès leur plus jeune âge, en Europe comme aux USA.  On trouve des fiches (ah les fameuses fiches !) de labyrinthes dans toutes les classes maternelles, livres de jeux, et mêmes parcs d’attraction ou (soit-disant) naturels.
Le labyrinthe a été supplanté par les mandalas très à la mode en France depuis les années 1990.

Qui y a-t-il de fascinant dans les labyrinthes ?

La peur de se perdre, la peur de passer beaucoup de temps à trouver son chemin, la nervosité et la précipitation à aboutir. Ou alors l’excitation à aller de l’avant et à réussir à trouver son chemin ?

 

 

Ceci se passe dans une crèche (suite)

suite du texte de Aude, EJE

« Cette description de ce temps de transition entre un moment de jeu et le repas ainsi que le repas lui même est tirée de mes observations des premiers jours de stage. Il est sans doute important de noter que l’ensemble de la journée se déroule de cette manière c’est à dire que les moments repères qui permettent de rythmer la journée de l’enfant à la crèche et lui donner un cadre sécurisant sont inexistants.
J’observe que les enfants jouent tranquillement accompagnés d’adultes disponibles et à l’écoute de leurs besoins. Les professionnelles sont calmes, mesurées et non directives sur ces moments de jeu. Puis soudain, il n’est plus question de jouer, l’enfant doit arrêter son jeu, son activité, son expérimentation, ses découvertes. En un instant, il doit comprendre qu’il est temps de passer à autre chose parce que c’est l’adulte qui le dit, parce que  «   c’est l’heure  ». Ainsi, j’observe que, sans en rien comprendre, l’enfant est sollicité pour rejoindre le groupe plus ou moins rapidement selon les jours et le «  retard qu’on aura pris  », après avoir rangé la salle… ou non…
Je note en effet que les différents moments de la journée ne sont pas repérés par les enfants. On passe du jeu au repas sans transition, sans prendre le temps de préparer l’enfant, sans lui permettre d’être acteur dans ce changement. Alors, les enfants qui n’ont pas compris, ou qui n’ont pas été préparés au changement d’activité, n’adoptent pas l’attitude attendue par l’adulte. La tension monte, les enfants continuent leurs jeux ou bien s’agitent, se disputent. Les conflits augmentent et les interdictions des adultes se font plus nombreuses. On attrape un enfant par ci pour le mettre là, on tente de canaliser le groupe  : tous ensemble au même endroit au même moment. Puis la porte s’ouvre…
Les professionnelles sont fatiguées. Lors des réunions, l’équipe décrit les enfants de son unité comme des enfants « remuants, brouillons, uniquement dans la motricité, qui ne se posent pas ». Elle dit que « c’est un groupe difficile, impossible à canaliser, à gérer  »…

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Il convient de replacer l’enfant au centre de notre questionnement et en cela je rejoins un point important de la pensée d’Emmi Pikler  : partir de l’enfant, de l’observation de l’enfant. Que nous dit l’enfant dans son agitation soudaine, dans ses débordements inattendus, dans son agressivité envers ses pairs  ? N’est-ce pas là, la mise en place de mécanismes de défense face à une insécurité trop grande générée par un enchaînement d’actions que l’enfant ne peut prévoir  ?
De même, je mesure combien l’enfant est «  objet  »  : transporté, déplacé, puis replacé, assis, nourri. Quelle conception a-t-on de l’enfant  ? Quelle possibilité a-t-il d’être «  sujet  », de participer, d’agir, de prendre des initiatives  ?
Je dégage donc deux points essentiels de mes questionnements. Comment organiser un moment de transition qui permette à l’enfant de se sentir sécurisé et qui s’inscrive dans une continuité de prise en charge  ? Comment permettre à l’enfant de se sentir acteur de sa vie à la crèche en respectant son individualité tout en le valorisant dans son inscription au sein d’un collectif  ?
Je trouve certaines réponses en m’appuyant sur différents points essentiels de la pédagogie d’Emmi Pikler  : organisation du cadre de vie, organisation des temps de vie: chacun a une place, réflexion méthodologique et définitivement: qualité des relations adultes-enfants basées sur la reconnaissance et la prise en compte des compétences de l’enfant.
L’accompagnement d’un enfant dans un changement d’activité ou au cours d’un repas fait partie intégrante du soin. Il faut une bonne organisation qui permette à la professionnelle d’être disponible pour l’enfant. De cette organisation dépend la qualité de la relation qui va s’établir entre l’enfant et la professionnelle et donc du bien-être de l’enfant accueilli.
Il faut donc repenser l’organisation de ce moment repas ainsi que le positionnement des adultes pour que l’enfant se sente dans une continuité de soin et se sente respecté et valorisé dans ces compétences.
Je rejoins à nouveau Emmi Pikler lorsqu’elle dit l’importance de soutenir les professionnelles, de les aider à penser leur travail tout en s’ajustant à là ou elles en sont dans leur cheminement professionnel. Il faut alors sans doute une certaine proximité. Je citerai Myriam David et Geneviève Appell pour appuyer mon propos  : «   c’est pourquoi l’organisation du travail prévoit des moyens qui doivent permettre à chacun de comprendre le sens des interventions qui lui sont demandées, de partager avec d’autres sa connaissance de chaque enfant, de trouver aide et soutien face aux problèmes rencontrés et de progresser dans sa compétence professionnelle  ».
C’est donc dans cette dynamique de travail en équipe que le «  projet repas de la section des grands-crèche  » est né. »

Suite et fin la semaine prochaine

Séance de Langage des signes pour bébé

Puisque la question a été posée récemment, je partage quelques lignes et photos prises aux usa, le printemps dernier, lors de session de langage des signes pour les bébés.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance, très différente de celle que j’avais vécu avec BBG, il y a 2 ans en France.

Ces sessions américaines sont gratuites et accueillent toutes les familles une fois par semaine dans une grande salle d’une bibliothèque municipale.

Il y a un thème par semaine, des chansons, un temps pour lire et pour jouer !

« Balle, balle, balle qui détales »

« Balle, balle qui détales » est une de nos multiples chansons préférées de Anne Sylvestre, la grande chansonnière pour enfant. (Nous avons toute la collection de ses fabuleuses fabulettes !)

La balle est vraiment l’objet (ou le jouet si vous préférez) basique à confier au bébé. J’ai observé combien, il passe du temps à la manipuler, la suivre, la comprendre, la lécher, la scruter. C’est elle qui va faire ramper votre enfant jusqu’à l’autre bout de la pièce.

Choisissez toute une palette de balles que vous trouverez : petites, grosses, rouges, vertes, douces, caoutchoutées, creuses, en bois, souples, odorantes, clignotantes…. Voici un modèle très sympa et vraiment apprécié des bébés car elle est facile à prendre en main !

Occupations élevées

« L’enfant a toujours des occupations élevées et urgentes devant lui. Chaque minute qu’il traverse lui est précieuse, puisqu’elle représente le passage d’un être inférieur à un être supérieur. En fait, l’enfant grandit sans cesse, et tout ce qui trait à ses moyens de développement et fascinant pour lui et lui fait oublier l’activité oiseuse. » MM dans « L’enfant »

Je joue

BBF/Poussin est âgée de 875 jours, soit 2 ans, 4 mois et 23 jours.

Comme tous les enfants, j’ai toujours joué, mais depuis quelques semaines mes jeux ont pris une autre tournure : j’invente des histoires, je fais parler mes peluches ou bien même les aiguilles de pin. J’aime beaucoup coucher mes animaux et les recouvrir d’un tissu : drap, serviette, mouchoir, voire coussin ou couette. L’autre jour j’ai demandé à maman de m’aider à mettre mon orque (mon « coufin« , c’est ainsi que j’appelle les dauphins et autres animaux d’apparence similaire) dans mon « écharpe de portage » et je me suis promenée avec dans l’appartement. Il y a longtemps que je donne le biberon à ma poupée, mais maintenant je le donne aussi à mon requin (parce qu’il peut ouvrir la bouche).

J’ai quatre lapins en peluche (en fait ils étaient à ma grande soeur qui accepte de me les prêter, c’est bien pratique les très grands frères et les très grandes soeurs, ils sont beaucoup plus prêteurs que les un peu grands !). Avec ces lapins j’invente plein d’histoires. J’ai fini par me rappeler leur couleur, et quand je parle au téléphone avec mon grand frère ou maman, je lui montre mon lapin gris.

Quatre petits lapins

Quatre petits lapins

Et surtout, ce qui plaît bien à mes parents, je joue toute seule sans avoir besoin de solliciter un adulte de mon entourage. C’est le début de l’indépendance, j’aime bien ça de temps en temps !

BBF/Poussin

BBF/Poussin