Archives mensuelles : février 2013

La meilleure de la semaine !

Voici ce que j’ai trouvé dans ma boîte à emails ce matin. Peut-être est-ce une blague, peut-être pas ? Je vous copie l’email originel ci -dessous.

« Bonjour j’aimerai dvenir enseignante en école maternelle avec méthode Montessorri, coment ça se passe chez vos cette formation si on veux faire tout le programme pour niveau mternele ? merci des informations »

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 L’enfant connecté à l’univers

Comment remédier à l’anxiété de la séparation ressentie par le bébé ?

Hier nous avons évoqué cette période sensible chez le bébé.

Aujourd’hui, voyons quelles sont les façons d’accompagner les enfants durant cette période sensible à l’anxiété de la séparation ?
Il faut être aimant pour les enfants (sans pour autant se substituer à sa famille si nous sommes un éducateur ou une assistante maternelle). L’équilibre n’est pas toujours facile à trouver.
Il faut avoir à l’esprit que l’objectif commun à l’adulte et à l’enfant est son autonomie.
Les paroles doivent être encourageantes, stimulantes, accompagnantes et positives.
Si, dans une structure type crèche ou petite école, l’enfant veut s’asseoir sur nos genoux, on peut lui proposer «Tu peux t’asseoir à côté de moi. Je suis très près de toi aussi.»
«Je vois que tu vas bien, je peux reculer un peu, et je suis toujours là».
L’aide vient aussi des autres enfants plus âgés, plus autonomes déjà, qui montrent l’exemple de comportement et de réaction aux plus jeunes.
Nous pouvons leur dire « Regarde T. comme il est content de jouer après que sa Maman lui ait dit au revoir. »

Organiser une rencontre pas trop conventionnelle avec les parents au cours de laquelle on leur explique ces points importants dont celui de la séparation :

  • Toujours dire au revoir à son enfant et dire qu’on revient le chercher.
  • Toujours dire aux enfants que les parents vont venir les rechercher.
  • Toujours dire à l’enfant quand on s’en va et qu’on revient,  même dans la maison.

Dans les crèches, on développe un rituel de l’au revoir, de la séparation.
La marionnette est un bon outil de communication, intermédiaire entre l’enfant et l’adulte.
On chante ensemble ces petits moments, cela rassure l’enfant, l’englobe.
Une chanson sur l’amour de la maman peut être un rituel qui les aide émotionnellement.

mots magiquesVous trouverez votre bonheur dans l’énorme répertoire d’Anne Sylvestre !

On demande aux parents de nous donner pour leur enfant, des objets de transition, albums de photos, doudous personnels.

Séparation et anxiété

Qu’est-ce que que l’anxiété de la séparation chez l’enfant de moins de 3 ans ?

Entre 4 et 7 mois, le bébé a découvert le concept de la permanence de l’objet. Il a joué au jeu du «coucou» avec un de ses parents. Il sait donc que les choses ou personnes disparaissent et réapparaissent dans certaines circonstances.

Une période sensible à la séparation de l’adulte proche psychologiquement commence vers 8 mois et dure jusqu’à 2 ans maximum.

A quoi ressemble cette anxiété ?
L’enfant s’accroche physiquement aux parents, aux éducatrices, la séparation est difficile.
Il fait des grimaces, à la vue d’un visage nouveau ou inconnu. Il pleure, refuse la séparation, fait durer longtemps le temps de transition.

Quels sont les facteurs qui contribuent à cette anxiété ?

  • Les changements intensifs de la personne qui prend soin du bébé
  • Des situations sans cesse nouvelles pour le bébé : voyage, nouveaux lieux, nouveaux rythmes
  • L’environnement trop stimulant, bruyant, effrayant pour le bébé
  • Le manque de routines, rituels et horaires équilibrés
  • L’absence de communication verbale
  • L’absence d’amour constant et englobant l’être dans toutes ses dimensions

Nous verrons demain ce que nous pouvons faire en tant que parent, éducateur, assistante maternelle ou autre personne prenant soin du bébé.
Bonne journée à chacun !

Lit bébé (suite)

Nous recevons pas mal de questions sur le sujet du lit. Je vous ai préparé quelques photos sur le sujet.

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Ce premier lit ce trouve dans le coin « paix » d’une petite école Montessori pour les enfants âgés entre 2 et 3 ans. Il est cerné par 2 étagères dans un coin de la grande salle de classe. L’enfant peut à tout moment venir s’y reposer, s’apaiser. Comme vous pouvez le voir, ce lit peut être utilisé pour des enfants plus jeunes car il est très bas et facile d’accès.

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Au moment de la sieste, chaque enfant va chercher sa couette et déroule son matelas, au milieu de la salle de classe, dans des endroits déjà définis. Les éducatrices Montessori mettent une musique d’ambiance très berçante, on ferme les rideaux et si en enfant a du mal à s’endormir, un adulte vient près de lui, lui parler, lui frotter le dos, le réconforter. Tous les enfants s’endorment très vite, et dans l’ambiance, je me mets à envier moi-même leur installation !

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Ce deuxième lit est utlisé à la maison. Il possède une barrière empêchant le bébé de tomber du lit. Plus grand, il peut rentrer et sorrtir seul grâce à deux barreaux modulaires.
Selon moi, la barrière est inutile et pourrait être otée si on installe un tapis épais au sortir du lit, afin qu’en cas de chute, l’enfant ne se fasse pas mal. C’est un lit modulable, critère important, car l’enfant grandit si vite les 3 premières années, qu’il faut sans cesse adapter son environnement.

Notre objectif dans la mise à disposition des meubles pour les petits enfants est la liberté des mouvements. Au-delà de cela, c’est surtout leur faire confiance, les accompagner dans leur développement global et cette approche à un impact psychique important sur les enfants.

 

 

La tour d’apprentissage (the learning tower)

tower1  tower3Do Voici un meuble populaire aux usa pour les enfants âgés entre 18 mois et 6 ans. Il a été créé par un enseignant Montessorien américain. En photo, c’est une autre version créée par un charpentier.

Il permet aux enfants d’observer et de participer à la vie familiale dans différents endroits, en tout sécurité.
Il est en bois et peut supporter jusqu’à 250 kg. Ce meuble est surtout très stable en toute circonstance.

On peut le commander sur différents sites internet aux usa, les premiers prix débutent à 100 dollars (76 euros approximativement.

Je ne sais pas ce qu’il en est en Europe mais je pense que des meubles adaptés aux petits enfants sont encore à créer.

 

Les routines

Les routines

Qu’est-ce que c’est et pourquoi l’enfant en a-t-il besoin ?

routine

Ce sont des rituels, une organisation séquentielle de ce qui se passe dans la journée du bébé. Attention, cela ne veut pas dire qu’il faut tout programmer et minuter ! (surtout le temps d’allaitement, comme j’ai fait pour mon premier bébé il y a 20 ans !)

Il faut créer des routines qui lui conviennent.
Ainsi il saura ce qui se passe, ce qui va arriver.  Il reconnaîtra les lieux, les personnes.
Il apprend à faire confiance au monde environnant qui devient familier et sur lequel il peut s’appuyer.

Les bébés n’ont pas besoin de fêtes, de voyages, de nouveautés.
Leurs besoins émotionnel, physiologique et spirituel nous fera rechercher de la stabilité, de l’ordre, de la constance.
N’avons nous pas aussi nos petites habitudes, gestes automatiques pour nous assurer nos zones et moments de confort et sérénité ?
IDEE : Faites un petit livre pour l’enfant avec des photos de ses propres routines : le réveil, l’arrivée chez l’assistante maternelle, le repas, le tapis de jeu, le bain, le livre avant le coucher, etc. Et feuilletez-le ensemble.

 

Le bébé aime transvaser

L’activité de transvasement est indispensable durant les premières années de la vie du bébé.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le bébé par ses propres expériences personnelles, snesorielles et répétitives va affiner sa compréhension du monde qui l’entoure et de ses lois.

Dans la pédagogie Montessori, les enfants peuvent effectuer des transvasements (de liquides et solides) longtemps, puisque les petits plateaux de vie pratique ou les activités de participation à la vie quotidienne font partie de cette pédagogie active et sensorielle.

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Les psychologues de références ou renommées comme Piaget ou Bruner ont opéré des tests avec les enfants, sur le concept de la conservation et ont tiré des conclusions – opposées pour ce qui concerne ces 2 personnes – sur la compréhension de l’enfant quant à la conservation d’un liquide lors d’un transvasement d’un contenant dans un autre de différente taille. C’est à 6-7 ans que l’enfant est sûr que la quantité transvasée est la même. Avant, il pense qu’elle diminue ou augmente suivant les contenants.

 

Comment accompagner son bébé vers l’indépendance

Indépendance ? Qu’est-ce que cela signifie pour vous, dans votre structure, dans votre famille ?

Un enfant un jour transforma la phrase de Maria Montessori et dit « Peux-tu m’aider à faire moi-même ? »
J’aime particulièrement le signe « aider » dans le langage des signes pour bébés : on prend son coude et on le soulève vers le haut.
Apprenons à l’enfant à demander de l’aide quand il en a besoin. Car notre objectif doit être de lui en offrir le minimum, si on veut le mener vers l’indépendance.

Je vous mets 2 pictogrammes extraits de ma base qui peuvent signifier « aider ».

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Comme vous pouvez le comprendre, l’aide est un acte d’urgence, une obligation, pas une action de tout instant.
Dès sa naissance, le nouveau-né essaie d’être indépendant. Tout aide superflue est un blocage à son développement.

Quels messages envoyons-nous à nos enfants, à ceux dont nous nous occupons, si nous anticipons toujours leurs besoins, si on ne les laisse pas aller jusqu’à la demande d’aide ?

Pour cela, il faut observer et connaître l’enfant. On en revient toujours aux bases : observation et communication.

Dans les crèches ou chez les assistantes maternelles; la loi de la communauté ne leur permet pas de s’occuper de tous les enfants. Heureusement, certains sont déjà sur le chemin de l’indépendance pour la marche, l’habillage, la nourriture.

Quelques astuces pour finir sur le sujet, aujourd’hui :

« J’ai vu que hier tu mettais tes chaussures, seul. Je sais que tu peux le faire ! »
« Petite fermeture, qui monte, qui monte, qui monte et qui se ferme »
Un miroir dans les toilettes peut les aider à voir le geste pour pouvoir le répéter ou l’ajuster.
Pour ce que l’enfant ne peut faire seul, ajustez l’environnement et les outils.
Comment organiser la maison

Ceci se passe dans une crèche (suite et fin)

suite et fin du texte de Aude, EJE

« Lors d’un échange avec une auxiliaire sur l’organisation générale de la crèche, celle-ci me confie son découragement face à l’agitation dans le groupe d’enfants. Nous évoquons l’intérêt de diviser le groupe en petits groupes permettant à l’adulte d’être plus disponible pour les enfants dont elle s’occupe particulièrement. Le moment du repas est pris en exemple par la professionnelle. Je profite de cette occasion pour partager avec elle certaines de mes observations et lui faire part de mes questionnements et de mon analyse. Elle écoute attentivement puis me fait part de son envie  de changer l’aménagement de la salle de repas. Elle souhaite la diviser en deux à l’aide de la desserte, une table de chaque côté. Je salue son idée et apporte quelques éléments relevant de mes compétences de future EJE. Je mets en avant que le petit groupe favorise une prise en charge plus individualisée, une disponibilité plus grande pour les enfants de la part des professionnelles qui deviennent «  référentes  » d’un groupe d’enfants. Je mets l’accent sur l’importance, dans cette configuration d’espace, de se «  poser  » avec les enfants et d’éviter les allées et venues, sources d’agitation. Nous évoquons alors le moment qui précède le repas et je lui indique qu’il paraît essentiel de prévenir les enfants en mettant en place un temps de transition qui soit un repère pour eux.

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Cet échange s’est enrichi lors d’une réunion que les auxiliaires et les titulaires du CAP petite enfance font entre elles, une fois par semaine dans la section au moment de la sieste des enfants. Cela a été l’occasion pour moi d’apporter des éléments importants pour l’enfant  : qu’il se sente à la fois sécurisé par une organisation claire, qu’il sente qu’il a sa place d’individu unique dans ce collectif, toujours la même place, qu’il puisse participer activement au repas et enfin qu’il se sente utile et donc valorisé pour ce qu’il produit pour le collectif auquel il appartient.
Nous avons souhaité une organisation fiable et repérable pour l’enfant qui réponde à son besoin d’anticipation. Cette organisation qui peut paraître stricte et rigide est à mon avis plus une organisation exigeante qui garantie un cadre sécurisant pour l’enfant et qui permet à la professionnelle d’être plus disponible pour lui sans avoir à gérer des problèmes liés à l’organisation. Cette vision des choses fait écho à l’importance donnée à l’organisation dans la pédagogie d’Emmi Pikler et à celle de  l’ordre dans la pédagogie de Maria Montessori.

Voici ce que nous avons fait en équipe  :
Nous avons souhaité que la transition entre le temps de jeu et le temps du repas se fasse en douceur, en respectant le rythme de chaque enfant. Nous avons initié un moment de lecture à voix haute suivi d’un moment de chant en laissant progressivement les enfants venir rejoindre le groupe. La plupart des enfants viennent s’asseoir rapidement dès le début de la lecture, d’autres restent en retrait avec un jouet mais j’observe qu’ils sont avec nous sans pour autant être dans le groupe  :

Pierre est à l’écart du groupe, il termine une construction. Je suis en train de lire «  La grenouille a grande bouche.  » Soudain je l’entends dire à l’autre bout de la pièce  : «la grenouille elle mange des mouches  !  ».

Après ce temps calme, une professionnelle explique aux enfants ce qui va suivre. Deux enfants partent préparer la salle de repas avec une professionnelle pendant que les autres, à tour de rôle, se lavent les mains dans la section.
Louis et Maud partent joyeusement avec Marie pour mettre la table. Ils lavent leurs mains au lavabo double dans la salle de repas pendant que Marie dispose les petites étiquettes des « prénoms-gommettes » toujours à la même place suivant un plan de table affiché dans la salle. Les enfants se dirigent vers le bac de vaisselle et dispose les assiettes sur la table ou ils ont l’habitude de manger. Marie veille à ce que les enfants ne se trouvent pas en difficulté. Elle nomme les enfants qui seront présents à chaque table. Une fois la table mise, le petit groupe retourne dans la section. Maud annonce fièrement: «  ça y est, c’est prêt  !  ».
Le petit groupe se dirige tranquillement vers la salle de repas. Chacun prend place, sa place.

Cet élément, empreint à la pédagogie d’Emmi Pikler, vise à donner un cadre rassurant à l’enfant. Celui ci sait qu’il à une place qui reste inchangée, qu’il la trouvera pour chaque repas.
Une adulte prend place à chaque table, en face des enfants. Elle a ainsi accès à tout le matériel nécessaire au repas des enfants en restant assise, proche et disponible pour les enfants. Si le nombre d’adultes est supérieur à deux, ces adultes se positionnent de manière judicieuse auprès des enfants dont ils sentent un besoin d’accompagnement plus important.
Durant tout le repas, chaque table fonctionne de manière indépendante et l’adulte respecte le rythme qu’il pense être celui des enfants qu’il accompagne.
L’adulte nomme les plats et invite les enfants à se servir seul, ou a servir les autres. Les différents échanges entre enfants sont respectés et encouragés. L’adulte veille à ne pas presser les enfants. Elle semble elle-même plus détendue dans cette organisation  et j’observe que la professionnelle change son mode de communication, les interdictions sont moins nombreuses et les échanges sont naturels, un vrai dialogue s’installe entre elle et les enfants. J’attribue ces bienfaits au fait que l’adulte n’est pas accaparée par le souci de l’organisation du repas  : «  …ce temps de soin est un temps de lien…les enfants sont nourris non seulement par les éléments qu’ils trouvent dans l’assiette, mais par l’attention et l’intérêt qui leur sont portés, gages de sécurité et fondement de l’estime de soi  ». Les enfants participent au débarrassage avec plaisir. Chacun apprend en douceur à faire en présence de l’autre puis avec l’autre.
Cette organisation permet une prise de repères sécurisante pour l’enfant. Elle le responsabilise dans une action phare de la journée et lui donne une place en tant qu’individu dans un collectif. Elle valorise l’enfant dans ses capacités et ses compétences. Elle le fait «  acteur  » de sa vie à la crèche. »

Pourquoi le bébé trie-t-il ?

Merci Naïma pour votre email et le sujet abordé.
Parmi les périodes sensibles telles que Maria Montessori les présentait, vous ne trouverez pas celle du tri.

trier

L’habileté de tri est une prémices des capacités cognitives du bébé. (elle est complémentaire à l’habileté de sériation, chère à Maria aussi, nous en parlerons dans un prochain post).
Trier est une façon de classifier le monde, l’organiser selon des critères afin de comparer des choses, des éléments entre eux. L’enfant, tout comme l’adulte d’ailleurs, utilise la technique du tri, dans sa vie quotidienne.

Le tri est par conséquent, un geste mental, souvent relié à la main, surtout chez le petit enfant. Avec sa main, il porte à la bouche ce qui l’entoure, plus tard, il classe les objets dans des paniers, et enfin il les trie et relie mentalement dans sa tête.

Votre fils T, est entré dans cette phase, propre à l’homme. Il a besoin de trier, vous pouvez donc lui proposer des activités dans ce sens. Il va continuer à trier, longtemps.
Vous pourrez faire évoluer les propositions, afin de développer son vocabulaire et sa culture. Car au-delà de trier des couleurs et des formes, l’enfant en grandissant aimera trier des photos, des mots, toute sorte de séries.

Veillez à ce qu’un seul critère varie, soit la couleur, soit la taille, mais pas plusieurs à la fois. Cela apporte de la clarté au bébé. Peu à peu vous pourrez augmenter les difficultés, donc les critères.
Ce n’est pas la peine d’acheter du matériel spécifique pour cet exercice. Réfléchissez à ce que T. aime et créer des activités de tris en fonction de cela.

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Un autre objectif du tri, indirect, cette fois, selon moi, est de se recentrer – l’enfant tout comme l’adulte –
Quand on connait déjà les éléments à trier, on opère le tri automatiquement, sans trop réfléchir, Cela détend donc et ressource.
A vous de trier donc !
On commence par les photos ? Numériques bien sûr !