Archives mensuelles : janvier 2013

Les sept besoins capitaux de l’enfant

1 – Etre aimé inconditionnellement
Un enfant doit être aimé inconditionnellement. Il doit sentir que sa présence n’est pas un poids pour ses parents mais au contraire une source de joie et de bonheur. Il doit se sentir entouré de tendresse et de chaleur. Être aimé inconditionnellement, c’est être aimé tout court, sans le moindre « si » : l’enfant doit se sentir aimé même s’il ne rend pas service, même s’il n’est pas gentil, même si ses résultats scolaires fléchissent, même si sa chambre est mal rangée, même s’il a fait des bêtises ou s’il n’est pas l’enfant parfait que ses parents espèrent.
Avez-vous le sentiment d’avoir été aimé ainsi ?

2 – Etre protégé physiquement et psychiquement
Un enfant doit être protégé physiquement de l’hostilité de l’environnement, c’est-à-dire du froid, de l’eau, des voitures, des animaux, des accidents domestiques. Il doit de la même façon être respecté, c’est-à-dire protégé psychiquement des gens susceptibles de l’agresser, de lui faire peur, voire d’abuser de lui, en un mot de menacer son intégrité.
Avez-vous été assez protégé ?

3 – Etre valorisé 
Un enfant doit être valorisé. Il doit sentir que ses parents sont attentifs à ce qu’il fait, et qu’ils l’encouragent dans ses réalisations si petites soient-elles. Si ses parents font les choses à sa place, même pour être gentils, l’enfant risque d’en déduire qu’il est trop bête ou pas assez doué pour qu’on lui fasse confiance. L’enfant se sent valorisé quand il est admiré, non pour ses réussites, mais pour ses progrès.
Si un comportement est valorisé, il aura tendance à se maintenir alors que des remarques négatives auront l’effet inverse.
Par exemple, un enfant timide va vers un autre enfant dans une aire de jeux. Si ses parents lui expriment leur satisfaction, il aura envie de réitérer ce type de comportement. Si au contraire, il s’est fait gronder parce qu’il n’a pas dit bonjour à la maman de son camarade, il s’enfoncera dans le retrait et osera encore moins sortir de son inhibition.
Avez-vous été un enfant encouragé et valorisé ?

4 – Etre compris, entendu
Un enfant doit être compris et entendu. Il le sera d’autant mieux que ses parents auront su se mettre à sa place d’enfant, c’est-à-dire auront été empathiques. Les parents qui manquent d’empathie exigent de l’enfant des choses qu’il n’a pas l’âge de réaliser. Ou alors, ils plaquent les conditions de leur propre enfance sur la sienne sans tenir compte du contexte différent dans lequel il évolue. Ils ne comprennent pas ou ne cherchent pas à comprendre ce que l’enfant ressent. Ils dénient sa peine ou s’exaspèrent de ses plaintes : « tu n’as aucune raison de pleurer ou de te plaindre », « il y a plus malheureux que toi ».
Avez-vous été un enfant écouté ?

5 – Etre progressivement responsabilisé et sentir en face de soi des limites réalistes
Un enfant doit être responsabilisé progressivement et sentir des limites réalistes : il a besoin de sentir des limites pour ne pas se penser tout-puissant. La période où le besoin de limites se fait le plus sentir est l’adolescence. Mais sentir brutalement des limites à cette période s’il n’y a jamais été confronté antérieurement est en général voué à l’échec. Poser des limites se fait non seulement par des mots, mais aussi par des actes. Si on lui dit « non » plusieurs fois et que, malgré cela, l’enfant poursuit la bêtise qu’il est en train de faire sans que cela ait de conséquences, le « non » n’a pour lui aucun sens. Il est important que l’enfant sente derrière les mots la fermeté des actes.
Avez-vous, enfant, senti des limites réalistes ?
Un enfant doit être responsabilisé progressivement, il ne doit pas être surprotégé. Il doit être responsabilisé dans les mesures de ses possibilités. C’est lui donner les moyens d’avoir confiance en lui en se basant sur ce qu’il est capable de faire. Cela suppose donc qu’on ait pris le temps de le lui montrer ou de le lui expliquer dans un langage accessible. Il doit avoir la possibilité de se tromper et de recommencer. La responsabilisation progressive de l’enfant est adaptée à l’augmentation de la complexité des apprentissages. Il est doucement amené à être autonome.
Vous êtes-vous senti guidé vers l’âge adulte ?

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6 – Etre éveillé et aidé à développer sa curiosité
L’enfant doit être éveillé au monde. Or, il se développe essentiellement par imitation. L’exemple de parents ouverts suscitera généralement chez lui la curiosité et l’intérêt pour le monde, les choses et les êtres qui l’entourent. Avec des parents renfermés, campés sur des certitudes, qui ne voient ni ne reçoivent personne, il aura tendance à reproduire leur façon de faire.
Avez-vous été un enfant qu’on a intéressé au monde extérieur ?

7 – Sentir autour de soi de la stabilité
Un enfant doit vivre dans un univers stable (la stabilité ne dépendant pas toujours des parents).
• L’affection ne doit pas, par exemple, fluctuer avec le vécu des parents. C’est parfois le cas après un divorce : l’un ou l’autre des parents reporte son affection sur l’enfant qui sert alors de « tampon » affectif. Quelque temps plus tard, ce parent refait sa vie, devient beaucoup moins disponible affectivement. L’enfant, subitement délaissé, se sent aimé de façon instable.
• La valorisation et la compréhension doivent, elles aussi être stables.
• Il en va de même pour la protection physique et psychique.
• Les limites réalistes doivent être invariantes d’un parent à l’autre. Bien sûr, à l’adolescence, vu l’augmentation des demandes, ces limites doivent évoluer. Les adolescents qui « testent » cherchent à mesurer la solidité de ces limites. C’est souvent une période difficile pour les parents qui devront se justifier de tout, probablement se remettre en question mais aussi rester solides.
• Quant à la responsabilisation, elle doit croître peu à peu pour préparer à l’âge adulte et donner la conscience de sa force et de ses possibilités.

Et vous, avez-vous, enfant, vécu dans un univers stable ?

« Comment ne pas se gâcher la vie »
Stéphanie Hahusseau

Les périodes sensibles

En tant que médecin, Maria Montessori avait pu apprendre, notamment de M. Hugo De Vries, l’existence de périodes sensibles chez les animaux et chez l’Homme.

Ensuite, dans l’institut pour enfants déficients mentaux dans lequel elle travailla, les périodes sensibles de l’enfant lui apparurent différemment. Elle notait la croissance des enfants, leurs comportements et leur progrès.
Du point de vue éducatif, grâce à une démarche scientifique, elle élabora une synthèse sous forme de proposition globale comme aide sensorielle à l’éducation du petit enfant.

Dans ses livres, vous ne trouverez pas de tableau récapitulant les périodes sensibles. Ce sont ses élèves qui les sont transmises depuis des années.

Ces moments clés sont facilement identifiables chez le petit enfant. Une période sensible, ne reviendra pas. Vous ne pouvez la créer, la reporter, l’allonger ni l’annuler. Vous pouvez seulement vous y adapter et créer un environnement adéquat.
Prenons la plus facile à comprendre et la plus sensible (avec jeu de mot) aujourd’hui (pas à l’époque de Maria) : le sevrage

allaiter
Les bébés vont peu à peu passer d’une alimentation liquide à une alimentation solide. Mais aussi d’une alimentation dépendante à une alimentation autonome. La période sensible de sevrage dure quelques mois et chacun l’a vécue et n’en garde aucun souvenir.
Cette période est spontanée et dirigée par la volonté du bébé lui-même qui n’a pas conscience de l’intensité qu’il met dans sa demande de nourriture solide.
Une fois qu’il aura maîtrisé son aptitude à s’alimenter différemment, la période sensible sera terminée, l’adulte s’en apercevra à peine.

Quels matériels sensoriels pour les bébés ?

Qu’appelle-t-on en général, le matériel sensoriel dans la pédagogie Montessori ?

Rappelons tout d’abord que Maria Montessori s’est inspirée de deux français qui travaillaient avec des enfants ayant des handicaps ou difficultés d’apprentissage. Ces messieurs (Jean Itard et Edouard Séguin) ont observé les difficultés d’enfants et ont conçu du matériel sensoriel dont Maria s’est inspiré (formes géométriques plates, tablettes en bois pour apprendre à lire et écrire les nombres). Cela ne s’adressait pas aux bébés.
L’ensemble des matériels sensoriels que vous trouverez dans « la maison des enfants » qui est très caractéristique de cette pédagogie, ne sera pas le même. J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises, par exemple, les blocs de cylindres n’ont pas été conçus pour les bébés. Certains fabricants  en 2013, essaient de les adapter pour vendre. C’est vain, si on veut respecter la philosophie de la pédagogie de Maria.
Alors comment développer les sens bébés ?
Avec des activités adaptés, souvent basées sur les trois éléments dont j’ai déjà parlés : l’eau, la terre et le sable.

bac sable
Ces activités doivent être libres d’accès et d’explorations à l’enfant. Rien de plus. Elles doivent faire émerger de l’enfant la concentration et la joie.
Alors soyons créatifs et attentifs dans la mise à disposition de ceci, auprès des bébés !

La psychologie de l’enfant (2)

La psychologie de l’enfant (psycho = ame et logo = science) est une branche de la psychologie qui a vu son émergence à la fin du XIXeme siècle. La psychologie est une science qui étudie les processus mentaux humains.

psychologue

Quel rapport avec Maria Montessori, Emmi Pikler et les bébés ?
A l’époque de Maria, les médecins s’occupaient de la santé des bébés. Emmi Pikler, était une pédiatre, engagée dans les soins continus auprès des bébés. Ces femmes ont compris qu’au-delà des soins basiques, le bébé avait d’autres besoins, pour devenir une personne épanouie. Elles ont sans le savoir donné une grande impulsion dans la Science qu’est la psychologie de l’enfant.

Si nous voulons accompagner un enfant dans son développement, nous devons prendre en compte ses émotions, son langage, sa famille et son histoire, ses processus de raisonnements, sa personnalité dans son ensemble. Il nous faut du temps, de la patience, de l’empathie.

La psychologie de l’enfant (1)

Eduquer un enfant, c’est avant tout observer et comprendre ce qui le construit afin de l’accompagner.

En 1877, Charles Darwin publie Esquisse biographique d’un petit enfant, dans lequel il relate, trente-sept ans après, les observations notées dans son journal sur les premières années de son fils. C. Darwin, très précis dans les dates, décrit des événements spontanés. A partir d’une ou deux anecdotes, il n’hésite pas à se lancer dans l’interprétation : « Le 114e jour, […] il glissa sa main le long de mon doigt de manière à pouvoir prendre l’extrémité de celui-ci dans sa bouche. Cela se produisit plusieurs fois : à l’évidence, il ne s’agissait pas d’un hasard, mais d’un acte rationnel. Les mouvements volontaires des mains et des bras étaient donc fort en avance par rapport à ceux du corps et des jambes. » ( source ).

Maria Montessori, docteur en médecine, a poursuivi l’observation de l’enfant avec une méthode scientifique. Elle a mesuré la croissance des enfants, notant scrupuleusement les caractéristiques. Dans certains de ses ouvrages, vous trouvez des courbes de poids, de tailles. C’est la première étape de l’approche clinique du développement de l’enfant. Elle aurait pu s’arrêter là.

Comprendre et analyser les comportements a déclenché pas mal de théories de médecins parmi lesquels Freud, bien connu en France, Wallon et Piaget. Trop souvent, on oublie de mentionner Maria Montessori. Est-ce par sexisme ou alors parce que sa vie a été jalonnée d’embuches la forçant à lutter toujours plus contre vents et marées ?

La version 2013 du blogbbmontessori

Nous sommes en train de vous concocter une nouvelle version du blogbbmontessori.

Vous avez déjà pu voir la nouvelle maquette, depuis quelques semaines.
Le contenu va aussi changer : plus léger, plus professionnel. Merci pour votre patience.

Je pars donner une formation dans une structure pour quelques semaines et ne manquerez pas de partager avec vous, sur le thème de la pédagogie Montessori pour les bébés dès mon retour.

C’est aussi la saison des inscriptions pour les formations 2013 qui commencent. Inscrivez-vous rapidement, les places seront toutes occupées comme l’an passé, car notre offre est limitée dans l’espace !

A bientôt

Murielle

Des ateliers d’éveil près de Tours

Une fois n’est pas coutûme, mais comme je connais la personne qui propose ses ateliers, vous pourrez lui confier vos enfants sans surprise. Elle a suivi une formation à la pédagogie et a une longue expérience dans l’accompagnement du handicap mental.

papillon

ATELIERS D’EVEIL

Sous l’inspiration de la pédagogie MONTESSORI

Accompagnement individuel dans les apprentissages et habiletés.

La personne manipule et explore le matériel proposé à son rythme :

          Développe l’autonomie dans les gestes de la vie quotidienne.
          Renforce la confiance en soi et l’estime de soi.
          Favorise la capacité de concentration.
          Stimule la motricité fine.

Les ateliers s’adressent  à :
L’enfant en situation ordinaire âgé de 2 ans et demi à 6 ans.
L’enfant, adolescent et adulte en situation de handicap mental.

Virginie JAMAIN
Aide-médico-psychologique diplômée d’Etat.
http://www.ateliers-eveil.blogspot.com/

Le topponcino

Un nom bien étrange (qui n’ a pas de traduction française) pour parler de cette sorte de matelas proposé par une collègue italienne de Maria Montessori lors de la formation pour devenir éducatrice pour les bébés.

Marion, qui va accueillir ses jumeaux ce mois- ci (je lui adresse une belle pensée accompagnante) me posait la question sur les topponcinos pour ses bébés à naître. Marion est enseignante en école primaire en Suisse, elle a suivi la formation niveau I (0-3) et la formation niveau II (3-6) au sein de l‘Académie TMF es espère ouvrir son école dès qu’elle le pourra.

Le topponcino est un petit matelas très souple, en coton, dont vous pouvez changer facilement la housse. Sa forme est ovale. On l’utilise pour soutenir le nouveau-né. Sa tête est ainsi bien maintenue car le bébé est bien lové quand on le prend dans ses bras. C’est très sécuritaire pour la Maman et le bébé ou toute autre personne prenant le bébé dans ses bras. Cela permet de laisser bébé au contact du topponcino en permanence quel que soit l’endroit où il se trouve.

Le bébé reste dans la chaleur du topponcino.

L’impact néfaste de la télévision sur le développement du bébé

Une chercheur utilise l’argent français pour ce projet. Alors profitons en un peu !

Parmi les nombreux effets néfastes de la télévision vous y entendrez celui qu’on appelle « l’atteinte directe au développement de l’attention chez les bébés et les enfants ».

Même orientée indirectement, la télévision a un effet néfaste sur le bébé qui se trouve dans la même pièce.
Baby Einstein and co sont dévoilés !
A nous de jouer avec l’ambiance et le matériel sensoriels !

Explications du tunnel piklérien

Analysons comme prévu dans le post précédent le tunnel en photo.
Cet objet a été conçu pour répondre aux besoins psychiques, sensoriels et moteurs de l’enfant. Qu’est-ce que cela signifie ?

Sensoriels :

La matière : en bois pour assurer sa solidité, sa pérennité.

Pour le toucher car c’est lisse, doux en température. Le bois a une odeur que nous aimons. Le bois, c’est lourd et donc stable, le tunnel est fixe, ne peut rouler, bouger ni blesser.

La couleur : d’un ton neutre, pas de couleur criardes trop excitants pour la vue.

Moteurs :

L’enfant peut y pénétrer facilement en rampant, à quatre pattes, accroupi.

Il peut en sortir aux deux extrémités et aussi par le dernier module dont seulement deux barres verticales ferment le côté. (j’espère que vous me suivez dans ces explications du tunnel ?)

L’enfant n’a pas la sensation d’être enfermé dans un vrai tunnel puisque de nombreuses ouvertures  visuelles sont de chaque côtés du tunnel. Ceci pour permettre à l’enfant dans le tunnel de continuer à maintenir un contact visuel avec la pièce et les autres personnes. Pour les enfants à l’extérieur, ils peuvent voir quel copain est dans le tunnel, à tout instant. L’enfant n’a pas de sensation de noir ou pénombre, ni de sensation de moins bien respirer comme dans un vrai tunnel.

Enfin, il permet des agrippements faciles pour se hisser de la position assise à la position debout. Soit à partir des barres, soit à partir des rebords au sommet du tunnel.

Certains enfant plus grands vont essayer de monter et ramper sur le tunnel, voire réaliser des figures encore plus acrobatiques. Les multiples prises, potentielles dans cette architecture, les aideront à gagner en assurance et confiance. Pour la tranquillité de tous, il faudra prévoir une moquette bien épaisse en dessous, pour la tranche d’âge déjà bien à l’aise au niveau de la station debout.

Psychique

Vous avez sans doute du remarquer que le tunnel n’est pas de forme rectiligne. Ceci dans le but de faire prendre une direction légèrement différente à l’enfant durant son parcours dans le tunnel. Sur la plan moteur, l’enfant n’effectue pas les mêmes mouvements. De plus visuellement, on ne voit pas à travers le tunnel puisque l’angle évite la vision rectiligne. C’est un autre détail important. L’enfant doit réfléchir sur ce qu’il peut y avoir au bout du tunnel, au fur et à mesure qu’il avance mais et aussi quand il est à l’une de ses extrémités.

Le tunnel est plat. Ce qui a pour conséquence qu’on peut y poser des objets sur le sommet. Bien utile aussi, pourquoi pas. Et puis, il est modulaire, car certains fournisseurs ont prévu la possibilité d’ajouter des modules cubiques ou non, avec barreaux ou sans.

Enfin, l’enfant a un libre accès au tunnel, ses mouvements sont libres, sous la surveillance attentive d’un adulte.

Alors convaincu par le tunnel piklérien ?