Je lis avec plaisir que le sujet intéresse.
Il est vaste et dans le monde professionnel de l’enfance, sujet à diverses orientations. J’ai peur de vous ennuyer avec trop de théorie, aussi je vous propose quelques notes personnelles pour commencer.
L’Observation directe passive dans la pédagogie Montessori.
Maria Montessori, fut un médecin visitant des familles et durant ses consultations elle observait le comportement des bébés et enfants. Elle en parle souvent dans ses livres.
Plus tard, elle visita de nombreuses écoles qui s’étaient inspirées de sa méthode. En tant que visiteuse, elle pouvait s’asseoir et observer les enfants au travail.
Cette démarche empruntée à l’examen clinique médical et aux psychanalystes, l’amena à «opérer» ainsi auprès des enfants et à façonner les éléments essentiels de l’application de sa pédagogie.
Mme Bick, une psychanalyste polonaise, proposa en 1948 une méthode d’observation – depuis très répandue dans le milieu professionnel- pour la formation des psychothérapeutes d’enfants, méthode qui s’appuyait sur une observation directe active dans la famille du bébé.
La plupart des professionnels du monde de l’enfance utilisent des méthodes d’observations différentes, dans un même but cependant : enrichir leur compréhension de l’enfant.
Pour ce qui concerne la pédagogie Montessori, les conditions minimum à réunir pour observer sont de se trouver au milieu d’enfants à observer (observation directe), dans une position statique et silencieuse, d’en avertir les intéressés avant, de ne pas intervenir (observation passive), de passer du temps et de s’entrainer régulièrement à cet exercice. La prise de note instantanée est très souvent de mise et le « debriefing » essentiel si on veut que le processus apporte à l’observateur encore plus de bénéfice à sa compréhension (cf la notion de contre-transfert chez Mme Bick) de l’enfant mais surtout de ses propres projections et transferts émotionnels. Le mieux est de ne pas connaître les enfants et de ne pas arriver avec des hypothèses ou à priori.
La glace sans tain, utilisée dans des écoles américaines est une proposition alléchante, même si les enfants comprennent très vite que quelqu’un peut à tout moment s’y trouver derrière à les observer.
L’observation est un acte ayant un objectif. Si vous ne l’énoncer pas clairement vous risquez de vous retrouver devant une somme d’informations inutilisables.
L’observation objective n’existe pas, car nous projettons sans cesse nos propres émotions, notre propre histoire, notre propre enfant intérieur. C’est une sélection d’une réalité. Mais nous pouvons grâce à elle augmenter notre empathie, notre compréhension des capacités précoces des bébés.
Bonne rentrée aux grands frères et soeurs des bbmontessori !