Pour rebondir, (et c’est rare, vous le savez, vous qui nous lisez fidèlement depuis des mois, voire des années) sur l’actualité du moment. Hier j’écoutais les réactions d’une psychotraumatologue française à la libération subite des jeunes filles américaines détenues depuis 10 ans par des hommes dans une maison. Elle a répété maintes et maintes fois le terme « prise en charge ».
Il fallait selon elle « prendre en charge » tout le monde : les jeunes filles, leurs proches entourages familiales et amicaux, les voisins.
Et nous aussi alors, car nous sommes touchés, n’est-ce pas, par ce fait horrible ?
La locution « prise en charge » me gène car elle prétend apporter plus qu’un soutien et un accompagnement : le mot « prise » et le mot « charge » dénotent d’une lourdeur pesante, négative et passive par le poids dont héritent les « spécialistes ».
Si ces faits vous concernent, ce terme « prise en charge » n’est pas positif à entendre. C’est très franco-français d’être « pris en charge », d’avoir droit à un travail, de donner à manger à son enfant, d’être assuré, remboursé ou mutualisé.
Ces jeunes filles ont besoin de se reposer dans un lieu calme, rassurant. Elles doivent réapprendre à respirer. Elles ont besoin de silence, de temps pour se construire leur nouveau quotidien. Cela prendra des années, elles y parviendront plus ou moins, grâce à l’entourage, oui, et à l’amour, la compassion, l’empathie, l’écoute. Et surtout grâce à elles-mêmes.
L’éducation à l’autonomie et la responsabilisation, c’est dans le but de s’auto-gérer, s’auto-soigner et d’accompagner et d’aider les autres autour de soi. La dimension cosmique de la pédagogie de Maria Montessori, nous fait prendre conscience que nous sommes tous interdépendants et que ce que vous faîtes de positif, rayonne sur la Terre entière.