Archives de catégorie : développement moteur

Les miroirs (suite)

« A quoi sert le miroir ? »
Dès que bébé se retourne seul sur le ventre, il peut redresser la tête et voit émerger son image dans le miroir. Il peut ramper tout prêt jusqu’à le toucher de son front, lécher sa propre image et sentir la froideur de cet outil. 
Le miroir stimule plus que la vision, il permet au bébé de prendre conscience jour après jour des mouvements du monde extérieur et des siens.
Au fur et à mesure que progresse sa vue, son champ de vision s’élargit et la compréhension aussi.
Il découvre les autres bébés dans la glace, il leur fait des sourires.
Il essaie de toucher l’image de lui-même renvoyée par le miroir. Il voit pour la première fois ses propres émotions.
Le miroir permet aussi au bébé de voir ce qui se passe derrière lui, de ne pas être surpris par l’arrivée silencieuse d’un adulte ou d’un bruit de l’environnement dont il n’aurait aucune autre information qu’auditive.

Le miroir a aussi une fonction de refléter la lumière, et donc d’en ajouter dans la surface d’éveil de bébé. Soyez attentif si des rayons de soleil pénètrent dans cette zone, ils pourraient éblouir bébé.

Si on ajoute devant le miroir, une barre d’appui (vous en trouverez dans les boutiques de matériel médical), le bébé pourra voir la totalité de ses mouvements de la station horizontale vers le station verticale. Attention : ici le miroir doit non seulement être large mais aussi de toute la hauteur du bébé. J’ai vu des blogs sur le net, avec de jolies photos mais une belle incompréhension : le bébé ne voit que ses pieds lorsqu’il est debout, le miroir ne couvrant que la partie inférieure lors de sa station debout ! Dommage.

PullUpMirrorwithChild

 

Un décalogue parental

Voici un décalogue proposé par le blogbbmontessori :

  1. Observer et écouter avant de parler à son bébé.
  2. Lui procurer un espace adapté à son développement psychomoteur.
  3. Eviter les phrases et mots négatifs répétés tels « NON » , »Dépéche-toi » « Vite », « Arrête ».
  4. Montrer et dire à mon enfant que je l’aime.
  5. Limiter le comportement dangereux, violent, impoli mais accepter les sentiments et émotions de l’enfant.
  6. Donner des choix à l’enfant, selon ses goûts et envies et les respecter.
  7. Encourager les efforts, autant que les réussites.
  8. Jouer chaque jour avec mon bébé.
  9. Préparer un vrai repas familial quotidien.
  10. Me mettre au rythme du bébé dès que je suis en relation avec lui.

 

Quels types de sols sont adaptés aux bébés ?

La question a été posée lors de notre formation Montessori pour le niveau 0-3 ans, avec des professionnels de la petite enfance.

Il faut considérer les normes auxquelles sont soumises les établissements d’accueil d’une part et le développement du bébé d’autre part.

Concernant le choix de revêtement au sol; il s’élargit de plus en plus car nous inventons de nouveaux matériaux :  aux lino, parquet, carrelage, bois, moquette ou mousse, s’ajoutent les sols en résine de fibres naturelles, etc… Que choisir ?

Pour ma part, je pense qu’on peut mixer les surfaces, pour stimuler le développement sensori-moteur des bébés. Un revêtement pour la pièce qui fait office de salle à manger (normes alimentaires et de nettoyage facile), une autre pour la surface de l’éveil et un autre pour la salle de bain. Les besoins sont différents, les revêtements doivent l’être aussi.

Il semblerait que des sociétés soient « spécialistes », en voici une, glanée sur le net au hasard : http://www.kytom.com/Creche/construction.php

J’ai vu de jolies créations, qui stimulent à bon escient la vision du bébé. Le choix des couleurs et des motifs sont très importants. Je vous fais confiance dans le choix !

 tapis

PS Nous reviendrons sur la question du tapis d’éveil dans un prochain post.

 

 

Les énergies du printemps

C’est le moment de sortir les bébés quotidiennement et de leur faire profiter « sensoriellement » de la belle saison printanière.
Ils verront le ciel bleu au-dessus de leur tête. Ils verront les rayons de soleil éclairer la vie environnante.
Ils entendront les oiseaux gazouiller.
Maria Montessori insiste sur le contact quotidien avec la grande Nature.

Fleur

Faites-leur sentir les fleurs des jardins : primevères, pâquerettes, fleurs des cerisiers, jonquilles et violettes.
Présentez-leur les bourgeons des arbustes.

Passez du temps avec votre bébé !

 

 

 

Ceci se passe dans une crèche (suite et fin)

suite et fin du texte de Aude, EJE

« Lors d’un échange avec une auxiliaire sur l’organisation générale de la crèche, celle-ci me confie son découragement face à l’agitation dans le groupe d’enfants. Nous évoquons l’intérêt de diviser le groupe en petits groupes permettant à l’adulte d’être plus disponible pour les enfants dont elle s’occupe particulièrement. Le moment du repas est pris en exemple par la professionnelle. Je profite de cette occasion pour partager avec elle certaines de mes observations et lui faire part de mes questionnements et de mon analyse. Elle écoute attentivement puis me fait part de son envie  de changer l’aménagement de la salle de repas. Elle souhaite la diviser en deux à l’aide de la desserte, une table de chaque côté. Je salue son idée et apporte quelques éléments relevant de mes compétences de future EJE. Je mets en avant que le petit groupe favorise une prise en charge plus individualisée, une disponibilité plus grande pour les enfants de la part des professionnelles qui deviennent «  référentes  » d’un groupe d’enfants. Je mets l’accent sur l’importance, dans cette configuration d’espace, de se «  poser  » avec les enfants et d’éviter les allées et venues, sources d’agitation. Nous évoquons alors le moment qui précède le repas et je lui indique qu’il paraît essentiel de prévenir les enfants en mettant en place un temps de transition qui soit un repère pour eux.

manger
Cet échange s’est enrichi lors d’une réunion que les auxiliaires et les titulaires du CAP petite enfance font entre elles, une fois par semaine dans la section au moment de la sieste des enfants. Cela a été l’occasion pour moi d’apporter des éléments importants pour l’enfant  : qu’il se sente à la fois sécurisé par une organisation claire, qu’il sente qu’il a sa place d’individu unique dans ce collectif, toujours la même place, qu’il puisse participer activement au repas et enfin qu’il se sente utile et donc valorisé pour ce qu’il produit pour le collectif auquel il appartient.
Nous avons souhaité une organisation fiable et repérable pour l’enfant qui réponde à son besoin d’anticipation. Cette organisation qui peut paraître stricte et rigide est à mon avis plus une organisation exigeante qui garantie un cadre sécurisant pour l’enfant et qui permet à la professionnelle d’être plus disponible pour lui sans avoir à gérer des problèmes liés à l’organisation. Cette vision des choses fait écho à l’importance donnée à l’organisation dans la pédagogie d’Emmi Pikler et à celle de  l’ordre dans la pédagogie de Maria Montessori.

Voici ce que nous avons fait en équipe  :
Nous avons souhaité que la transition entre le temps de jeu et le temps du repas se fasse en douceur, en respectant le rythme de chaque enfant. Nous avons initié un moment de lecture à voix haute suivi d’un moment de chant en laissant progressivement les enfants venir rejoindre le groupe. La plupart des enfants viennent s’asseoir rapidement dès le début de la lecture, d’autres restent en retrait avec un jouet mais j’observe qu’ils sont avec nous sans pour autant être dans le groupe  :

Pierre est à l’écart du groupe, il termine une construction. Je suis en train de lire «  La grenouille a grande bouche.  » Soudain je l’entends dire à l’autre bout de la pièce  : «la grenouille elle mange des mouches  !  ».

Après ce temps calme, une professionnelle explique aux enfants ce qui va suivre. Deux enfants partent préparer la salle de repas avec une professionnelle pendant que les autres, à tour de rôle, se lavent les mains dans la section.
Louis et Maud partent joyeusement avec Marie pour mettre la table. Ils lavent leurs mains au lavabo double dans la salle de repas pendant que Marie dispose les petites étiquettes des « prénoms-gommettes » toujours à la même place suivant un plan de table affiché dans la salle. Les enfants se dirigent vers le bac de vaisselle et dispose les assiettes sur la table ou ils ont l’habitude de manger. Marie veille à ce que les enfants ne se trouvent pas en difficulté. Elle nomme les enfants qui seront présents à chaque table. Une fois la table mise, le petit groupe retourne dans la section. Maud annonce fièrement: «  ça y est, c’est prêt  !  ».
Le petit groupe se dirige tranquillement vers la salle de repas. Chacun prend place, sa place.

Cet élément, empreint à la pédagogie d’Emmi Pikler, vise à donner un cadre rassurant à l’enfant. Celui ci sait qu’il à une place qui reste inchangée, qu’il la trouvera pour chaque repas.
Une adulte prend place à chaque table, en face des enfants. Elle a ainsi accès à tout le matériel nécessaire au repas des enfants en restant assise, proche et disponible pour les enfants. Si le nombre d’adultes est supérieur à deux, ces adultes se positionnent de manière judicieuse auprès des enfants dont ils sentent un besoin d’accompagnement plus important.
Durant tout le repas, chaque table fonctionne de manière indépendante et l’adulte respecte le rythme qu’il pense être celui des enfants qu’il accompagne.
L’adulte nomme les plats et invite les enfants à se servir seul, ou a servir les autres. Les différents échanges entre enfants sont respectés et encouragés. L’adulte veille à ne pas presser les enfants. Elle semble elle-même plus détendue dans cette organisation  et j’observe que la professionnelle change son mode de communication, les interdictions sont moins nombreuses et les échanges sont naturels, un vrai dialogue s’installe entre elle et les enfants. J’attribue ces bienfaits au fait que l’adulte n’est pas accaparée par le souci de l’organisation du repas  : «  …ce temps de soin est un temps de lien…les enfants sont nourris non seulement par les éléments qu’ils trouvent dans l’assiette, mais par l’attention et l’intérêt qui leur sont portés, gages de sécurité et fondement de l’estime de soi  ». Les enfants participent au débarrassage avec plaisir. Chacun apprend en douceur à faire en présence de l’autre puis avec l’autre.
Cette organisation permet une prise de repères sécurisante pour l’enfant. Elle le responsabilise dans une action phare de la journée et lui donne une place en tant qu’individu dans un collectif. Elle valorise l’enfant dans ses capacités et ses compétences. Elle le fait «  acteur  » de sa vie à la crèche. »

Jouer dans le jardin (suite)

Comme convenu, observons l’apport pédagogique du cheval à bascule.

cheval de bois

Tout comme la brouette, il va permettre à l’enfant de perfectionner son développeur moteur, grâce à l’étirement de grands muscles, la recherche de l’équilibre lors de la montée et de la descente du cheval.

Du point de vue conscience du centre de gravité, ce petit cheval, est peut-être nouveau pour l’enfant. En tous les cas, il lui impose de se pencher de l’avant vers l’arrière tout en maintenant son équilibre grâce à ses mains et bras, pour ressentir le balancement.

La question de sécurité se pose sur cet objet, alors qu’elle ne se posait pas pour la brouette.

Etant donné que le cheval se trouve dans le jardin, qui est aux normes de sécurité (sol en terre souple ou dalles normées), cela ne pose pas de problème. Et au contraire, l’enfant pourra expérimenter sans danger la perte d’équilibre.

Sur le choix du cheval à bascule, il va sans dire, qu’il faut prendre son temps, comme pour tout matériel pédagogique actuel. Le mieux est de le voir expérimenter par les enfants eux-mêmes. Les anciens jouets, en bois, étaient souvent bien conçus.

Demain, nous continuons à explorer l’aménagement du jardin.

Le pouvoir du « OUI »

Aimons-nous avoir comme réponse à nos questions, à nos demandes, à nos attentes un « OUI » franc et massif ?

La réponse est justement, oui !

Croyez-vous qu’il en est de même pour les enfants ?

La réponse est justement, oui !

Avez-vous envie d’expérimenter la force de pouvoir dire « OUI » et entendre « OUI » ?

La réponse est justement, oui !

Vous souvenez-vous d’avoir espéré très fort une réponse positive à un moment de votre vie ?

La réponse est justement, oui !

Vous souvenez-vous de l’effet sensationnel, libérateur que ce « OUI » tant attendu, a eu ?

La réponse est justement, oui !

Pensez-vous être capable de changer vos « NON » en « OUI » ?

La réponse est justement …. (remplissez les pointillés)

Je vous mets un pictogramme du « OUI ». Pour le signe bébé voir cette vidéo superbe  avec la chanson « yes please » inspirée de la méthode Makaton dont je vous ai déjà parlé.

Où se laver les mains, le visage, se brosser les cheveux….

Dans un commentaire récent, une maman demandait comment mettre à la hauteur et à la disposition de l’enfant un petit lavabo.

J’ai retrouvé cette jolie photo que j’avais prise dans une petite classe Montessori pour les enfants de moins de 3 ans.

J’attire votre attention sur les détails comme le bouquet de fleurs fraîches posé sur le lavabo, le tapis sous les marche-pieds, l’essuie-tout à la disposition de l’enfant à gauche comme à droite (souvent dans les toilettes publiques françiases on est obligé de se déplacer pour accéder à l’essuie-main, l’avez-vous remarqué ?) le savon liquide en distributeur ou encore le système de fermeture sécurisé sous le lavabo.

Il y a un grand miroir face aux enfants et les robinets sont orientés de façon différente : les petits enfants n’ont pas à se pencher complètement sur le lavabo pour atteindre le robinet. Celui-ci est très facile à fermer et ouvrir : on le fait pivoter sur lui-même, la prise en main est simple, même pour les plus jeunes.

Enfin la poubelle derrière grande ouverte permet de jeter son essuie-main très aisément.

Les critères montessoriens sont réunis : adaptation au développement de l’enfant (taille, hauteur, nombre d’objets, manipulations des objets), c’est propre, c’est joli, modulable, l’enfant peut y aller en toute autonomie.

Envoyez-nous les photos de l’espace personnel que vous avez aménagé chez vous !

Bonne journée à chacun

La parentalité empathique et la colère de l’enfant

Si vous cherchez une définition de l’empathie, vous trouverez qu’il y en a plusieurs selon l’angle d’étude de cette réaction humaine.

Dans le domaine de l’éducation parentale ou professionnelle dite humaniste, consciente de bientraitance, notre démarche vis-à-vis de l’enfant, consiste à comprendre son émotion et à l’apaiser si besoin.

Imaginons une scène banale entre un enfant et un adulte  : il ou elle a 2 ans, se trouve devant un rayon de jouets au supermarché. Il ou elle a déjà tenté de prendre une peluche, une voiture, un puzzle. En vain, il ou elle a essuyé des « NON » fermes les uns après les autres. De plus vous tentez depuis des minutes de l’emmener loin de ces objets obsessionnellement convoités dans l’instant présent.

Que faire ?

Si on maitrise l’empathie, on peut imaginer et comprendre l’ensemble des émotions et sentiments qui passent par l’enfant à cet instant :

1) rester dans cet endroit plus longtemps
2) pouvoir choisir et jouer immédiatement sur place avec le plus de jouets possible
3) espérer emporter dans sa maison tout ce qu’il aura décidé
4) vous associer a cette liesse

On peut dans ce cas, lui dire une partie de ces idées, pour voir lesquelles sont vraiment partagées par l’enfant.
A partir de sa réaction, on peut chercher avec lui une solution qui conclurait la situation de façon positive pour l’enfant (et le parent !)

Peut-être qu’en réalité il a encore besoin de regarder, toucher les jouets et que dans quelques minutes, il acceptera de partir. Peut-être qu’il a seulement envie de manipuler avec vous quelques jouets, de les découvrir avec vous et de partagez ses découvertes sensorielles ?

Eduquer l’enfant à la compréhension de ses émotions et à la maîtrise de certaines, est un grand service à lui rendre pour son avenir. Combien d’entre nous avons en mémoire, des adultes colériques devenir violents et agressifs car incapable de maîtriser l’émotion qui les submerge au point de les transformer en père, mari ou collègue maltraitant ?

Nous n’acceptons pas chez l’enfant ce que nous nous donnons le droit de lui faire subir : la colère

La collection « 1001 bb » chez les Editions Eres

http://www.editions-eres.com/resultats_collections.php?COLLECTION=85

Une future animatrice APM (Atelier de Parentage Montessori) nous a parlé de cette collection de petits livres au sujet des bébés lors de la formation APM le week-end dernier.

J’ai déjà commandé quelques tittres. Ce sont de petits livres avec des articles écrits par différents auteurs. Ils se lisent très vite, comme des magazines, mais sans illustration. Ils sont de petits formats, on peut les transporter dans sa poche.

Je commence celui sur les « périodes sensibles » curieuse de lire ce que les français contemporains écrivent sur ce thème si cher à Maria Montessori. Je vous en dira plus dès que possible.