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Se laver les mains

L’objet de ce jour est l’équipement des structures d’accueil ou de la salle de bain individuelle, quant à l’apprentissage de la propreté.

lavabos

Il va sans dire, qu’il faut équiper un espace d’éléments adaptés à la taille de l’enfant. Certains designers d’intérieur y pensent (cf la photo ci-dessus).

Dans une structure Montessori, c’est important de donner la possibilité à l’enfant de se laver les mains à tout moment. Pour cela, nous mettons un petit « atelier complet » à sa disposition. Tout y est, du broc à la brosse à ongles, en passant par la crème pour les mains ou la serpillère en cas de débordement.
L’enfant va passer des minutes entières à effectuer les gestes pour se laver les mains, dans le désordre, de façon maladroite durant les premiers essais puis il affinera le process.
Ses intentions et gestes seront plus claires, plus directes et donc plus affinés.
Il maîtrisera de plus en plus cet environnement.
Le plaisir de faire mousser le savon, de produire des petits bruits de glissement de mousse, d’éclaboussures de l’eau et de clapotis pendant le rinçage, grandira jour après jour.

Se laver les mains « vite, vite, vite » quand l’adulte est impatient, quand les autres enfants attendent leur tour, n’a rien à voir avec cette parenthèse de joie que va procurer à l’enfant cet atelier préparé à sa seule intention. Ne vous étonnez pas de voir un enfant y retourner trois fois dans la matinée ! Ses mains ne sont pas plus sales que celles des autres, ni plus sale aujourd’hui qu’hier. Il a seulement une force intérieure qui le pousse à effectuer ces gestes, un élan vital vers la croissance intérieure en cours de l’Homme à venir.

lavabo enfants

 

Quel est le secret de l’humanité ?

Maria Montessori a écrit de très belles pages sur l’histoire de l’Humanité.
marcher
Elle considère l’Enfant comme le constructeur de l’Homme.
Jusqu’à son époque, l’enfant était considéré comme un être à part, difficile à soigner, à éduquer.
Nous avons tous dans notre arbre généalogique, des parents marqués par la mort d’un voire de plusieurs nourrissons.

Mme Montessori, médecin, a cru dans la possibilité non seulement de soigner les enfants mais elle a aussi souhaité ouvrir les yeux des adultes  sur « ‘humanité de l’enfant ». Elle explique que l’on doit préparer un monde adapté à la croissance de l’enfant. Si ce n’est pas le cas, l’adulte issu de cet enfant non respecté et blessé profondément dans toutes ses dimensions, ne saura accomplir de grandes et belles choses durant sa longue vie d’adulte.

 

Mouvements libres et Libres mouvements

Un point essentiel dans l’accompagnement respectueux de l’enfant, sur lequel Maria Montessori et Emmi Pikler étaient sensibles et en accord, concerne celui du mouvement.

Maria parlait de mouvements libres, Emmi parlait de libres mouvements. Dans la langue française la position de l’adjectif, dans certains cas, est variable suivant l’emphase que l’on souhaite mettre aux mots. Nous pouvons placer l’adjectif avant ou après le nom qu’il qualifie.

En dehors de ce point grammatical, je sais combien le mouvement, est l’élément caractéristique de l’animal est de l’homme.

Comment allons-nous préparer l’environnement et l’ambiance (voir dans le livre « Montessori pour les bébés » la différence entre ces 2 termes.) ? Et les faire évoluer ?
Comment allons-nous accompagner le bébé au quotidien ?
Quel impact, cela a-t-il sur le bébé ? Sur l’enfant plus âgé ?

 

Je laisse le soin à chacun de se poser et de répondre à ces questions. Car au-delà de l’apparence, ne s’agit-il pas d’une question de fond sur la liberté dans l’Education ?

Les traumatismes multidimensionnels des enfants

trampoline

Henri a bientôt 3 ans, il saute sur le grand trampoline, un filet protège des chutes. Il aime cette activité. Malheureusement, il saute déjà au moment où sa maman pénètre elle aussi dans le trampoline par l’ouverture ! Il bascule en arrière, et tombe sur une planchette en bois qui permettait d’accéder au trampoline. Sa maman se précipite. Elle entend ses pleurs et voit ses larmes. L’enfant lui indique l’endroit de sa souffrance. Sa maman l’entoure physiquement et psychologiquement et essaie de l’apaiser.
Si on observe les faits, on constate que Henri se fait mal physiquement puisqu’il est tombé de haut, en arrière et a cogné son corps. Sa maman n’a pas pu voir quelle partie a heurté la planche de bois. Elle a juste vu disparaître son fils vers le bas et elle a entendu le bruit du choc.
Si on continue l’observation, on s’aperçoit qu’il pleure, puisqu’il a des larmes. Ensuite, il se plaint d’un endroit précis de son corps. En l’occurrence sont épaule gauche.
Il dit «J’ai mal», «Pourquoi je suis tombé ?», «Soigne-moi Maman».
Cette chute a donc touché son enveloppe corporelle (épaule), son enveloppe émotionnelle (pleurs) mais aussi sont enveloppe mentale (pourquoi ? qui ?) et son enveloppe spirituelle (je vais guérir, guéris-moi s’il te plaît).

Ses cellules vont stocker cet ensemble de ressentis. Il s’agit d’un traumatisme physique mais aussi psychologique. Le vécu ou l’ensemble des événements qui suivent ce choc seront gravés dans les différentes mémoires de l’enfant.
Si les suites des circonstances sont apaisantes, Henri se souviendra de l’issue heureuse de cet événement. Si les suites sont une escalade vers la peur, les cris, les menaces, les hésitations, le déni… Henri se souviendra de l’issue malheureuse de cet événement.

Pourquoi un rocking chair ?

Attention à ne pas confondre esthétisme et confort.

Le fauteuil et le coussin d’allaitement ont remplacé le rocking chair d’il y a plus de 50 ans.
On allaite et nourrit désormais le bébé un peu partout mais ce n’est pas pour autant que le confort doit être négligé.

Le siège choisi est installé au calme, soit dans la chambre de bébé soit dans la salle à manger de la crèche. Il doit être confortable pour l’adulte qui va l’utiliser plusieurs fois par jour pendant plusieurs mois pour allaiter ou biberonner le bébé.
Tout équipement susceptible d’apporter du confort à la personne est bienvenu car le bébé bénéficiera aussi des apports : coussins, repose-tête, repose pied. Faites simple et efficace.

A côté du siège, on peut disposer une table basse pour poser tout ce dont on a  besoin pendant la tétée ou le biberonnage.
Le siège sera plus agréable s’il est placé proche  d’une douce lumière naturelle provenant d’une fenêtre donnant sur le jardin.

La fonction de balancement n’est pas essentielle ici. Cependant, après la tétée, le bébé et la maman pourront apprécié une minute de balancements et de chantonnement.

rocking chair

 

Le silence selon Maria Montessori

Voici ce qu’écrit Maria Montessori au sujet du silence dans son livre « L’enfant ».

Cliquez sur l’image ci-dessous pour lire le chapitre.

silence

silence

La table à langer du futur

table à langer P1 table à langer P2 table à langer P3

Voici des photos de tables à langer telles que Emmi Pikler les proposait (ou les aurait proposées) pour les bébés de son orphelinat.

Elles respectent le principe de base que le bébé est un être en constant mouvement car dans une phase de développement accéléré. Et oui, ceci parait évident mais si on compare avec les tables à langer commerciales actuelles, on est loin de respecter ce principe de base. L’enfant est parfois même attaché lors du change; dans un souci de sécurité, certes, mais si on y réfléchissait quelques minutes, on en viendrait à inventer les tables à langer du genre de celles ci-dessus en photo, dénichées sur l’internet.

Les critères de conception sont non seulement la sécurité mais aussi la prise en compte du bébé dans sa globalité : développement physique et psychique. C’est-à-dire que l’autonomie de l’enfant est prônée. On a prévu l’adaptabilité et l’évolution du matériel. On respecte le développement psycho-sensori-moteur du bébé.

 

Une conférence en français sur la théorie de l’attachement

Emilie, nous suggère cette conférence sur l’attachement :

Qu’est-ce que l’attachement ?

  • Dimension du lien adulte-bébé
  • Théorie récente (modélisée en 1960)
  • Expression de recherche de sécurité, proximité en cas de détresse

Quand un bébé pleure, un adulte arrive….

Ce que déclenchent les bébés

Voici ce que Maria Montessori a écrit :

J’entrai un jour en classe en tenant dans mes bras une petite enfant de quatre mois. Le petit bébé était tout serré dans ses langes, comme il était d’usage dans le peuple ; elle ne pleurait pas ; sa figure était joufflue et rose. Le silence de ce petit être me fit une grande impression et je voulus communiquer mon sentiment aux enfants : « Elle ne fait aucun bruit » dis-je ; et j’ajoutai, en plaisantant : « Aucun de vous ne saurait être aussi silencieux »…

… »Mais comme sa respiration est délicate ! Personne ne pourrait respirer comme elle, sans faire de bruit… » Les enfants, surpris et immoblies, retinrent leur souffle. On « entendit », à ce moment, un silence impressionnant.

babyMaria Montessori avait découvert l’empathie chez les enfants.

 

Ces petites phrases assasines

« T’en veux une autre ?
Arrête de pleurer !
Tais-toi ! Tu nous soules.
T’es bête ou quoi ?
C’est malin !
Laisse-moi tranquille !
Va jouer ! Viens ici…. »

pleurer

Les fenêtres restées ouvertes cet été pour laisser un peu d’air entrer dans mon appartement parisien font aussi entrer les conversations de la rue. Une maman et son petit garçon de 2 ans et demi sont dans la cour durant plus d’une heure chaque soir. Les phrases fuses et j’ai du mal à me concentrer sur mon travail ou à me détendre.

Le petit garçon finit en général en colère et en pleurs. C’est chaque soir la même issue !
Je décide d’agir. Je vais rencontrer ce couple, mère-fils. Je m’accroupis et dis bonjour au garçon. Il me sourit largement. Je lui parle, il est heureux d’avoir l’attention d’une autre personne qu’il ne connait pas. Celle-ci s’adoucit aussi. Elle se plaint de la chaleur, de la fatigue, des nuits agitées, de l’impossibilité d’emmener son fils ailleurs que dans cette cours bétonnée entre 4 immeubles, avec simplement un ciel bleu au-dessus de leur tête.

Elle me demande ce que je fais à Paris. Je lui explique que je suis formatrice en pédagogie Montessori. Elle ne connait pas. Je la laisse me poser les questions. Peu à peu, la maman se détend et ose avouer qu’elle ne sait pas comment s’y prendre avec son fils, qu’elle se sent seule et parfois « nulle ». Son fils me prend la main et m’entraine vers le tuyau d’arrosage avec lequel il peut jouer. De l’eau s’en écoule.

J’adapte ma posture, mon écoute, ma voix à ce petit garçon. La maman nous observe et me dit « Comment faîtes-vous pour garder votre calme ? ». Je suis surprise par la question. Je ne réponds pas immédiatement; me disant qu’elle va trouver elle-même une réponse qui lui conviendra et l’aidera peut-être.

Le lendemain, nous nous revoyons tous les 3. Elle me repose des questions sur l’Education en général. Elle avoue qu’elle aimerait que les relations avec son fils soient plus sereines. Je lui redonne confiance comme je peux. Elle dit qu’elle voudrait moins de cris, moins de conflits. Je lui demande comment elle pense pouvoir y arriver. Je ne veux pas lui proposer des solutions, mes solutions. Elle est en chemin.

Ce fut une belle rencontre estivale, le temps de quelques jours d’été très chaud !

N’oubilez pas de vous désalterer !