« T’en veux une autre ?
Arrête de pleurer !
Tais-toi ! Tu nous soules.
T’es bête ou quoi ?
C’est malin !
Laisse-moi tranquille !
Va jouer ! Viens ici…. »
Les fenêtres restées ouvertes cet été pour laisser un peu d’air entrer dans mon appartement parisien font aussi entrer les conversations de la rue. Une maman et son petit garçon de 2 ans et demi sont dans la cour durant plus d’une heure chaque soir. Les phrases fuses et j’ai du mal à me concentrer sur mon travail ou à me détendre.
Le petit garçon finit en général en colère et en pleurs. C’est chaque soir la même issue !
Je décide d’agir. Je vais rencontrer ce couple, mère-fils. Je m’accroupis et dis bonjour au garçon. Il me sourit largement. Je lui parle, il est heureux d’avoir l’attention d’une autre personne qu’il ne connait pas. Celle-ci s’adoucit aussi. Elle se plaint de la chaleur, de la fatigue, des nuits agitées, de l’impossibilité d’emmener son fils ailleurs que dans cette cours bétonnée entre 4 immeubles, avec simplement un ciel bleu au-dessus de leur tête.
Elle me demande ce que je fais à Paris. Je lui explique que je suis formatrice en pédagogie Montessori. Elle ne connait pas. Je la laisse me poser les questions. Peu à peu, la maman se détend et ose avouer qu’elle ne sait pas comment s’y prendre avec son fils, qu’elle se sent seule et parfois « nulle ». Son fils me prend la main et m’entraine vers le tuyau d’arrosage avec lequel il peut jouer. De l’eau s’en écoule.
J’adapte ma posture, mon écoute, ma voix à ce petit garçon. La maman nous observe et me dit « Comment faîtes-vous pour garder votre calme ? ». Je suis surprise par la question. Je ne réponds pas immédiatement; me disant qu’elle va trouver elle-même une réponse qui lui conviendra et l’aidera peut-être.
Le lendemain, nous nous revoyons tous les 3. Elle me repose des questions sur l’Education en général. Elle avoue qu’elle aimerait que les relations avec son fils soient plus sereines. Je lui redonne confiance comme je peux. Elle dit qu’elle voudrait moins de cris, moins de conflits. Je lui demande comment elle pense pouvoir y arriver. Je ne veux pas lui proposer des solutions, mes solutions. Elle est en chemin.
Ce fut une belle rencontre estivale, le temps de quelques jours d’été très chaud !
N’oubilez pas de vous désalterer !