Archives de catégorie : 18-24 mois

Activités faites par nos bébés entre 18 et 24 mois

Explications du tunnel piklérien

Analysons comme prévu dans le post précédent le tunnel en photo.
Cet objet a été conçu pour répondre aux besoins psychiques, sensoriels et moteurs de l’enfant. Qu’est-ce que cela signifie ?

Sensoriels :

La matière : en bois pour assurer sa solidité, sa pérennité.

Pour le toucher car c’est lisse, doux en température. Le bois a une odeur que nous aimons. Le bois, c’est lourd et donc stable, le tunnel est fixe, ne peut rouler, bouger ni blesser.

La couleur : d’un ton neutre, pas de couleur criardes trop excitants pour la vue.

Moteurs :

L’enfant peut y pénétrer facilement en rampant, à quatre pattes, accroupi.

Il peut en sortir aux deux extrémités et aussi par le dernier module dont seulement deux barres verticales ferment le côté. (j’espère que vous me suivez dans ces explications du tunnel ?)

L’enfant n’a pas la sensation d’être enfermé dans un vrai tunnel puisque de nombreuses ouvertures  visuelles sont de chaque côtés du tunnel. Ceci pour permettre à l’enfant dans le tunnel de continuer à maintenir un contact visuel avec la pièce et les autres personnes. Pour les enfants à l’extérieur, ils peuvent voir quel copain est dans le tunnel, à tout instant. L’enfant n’a pas de sensation de noir ou pénombre, ni de sensation de moins bien respirer comme dans un vrai tunnel.

Enfin, il permet des agrippements faciles pour se hisser de la position assise à la position debout. Soit à partir des barres, soit à partir des rebords au sommet du tunnel.

Certains enfant plus grands vont essayer de monter et ramper sur le tunnel, voire réaliser des figures encore plus acrobatiques. Les multiples prises, potentielles dans cette architecture, les aideront à gagner en assurance et confiance. Pour la tranquillité de tous, il faudra prévoir une moquette bien épaisse en dessous, pour la tranche d’âge déjà bien à l’aise au niveau de la station debout.

Psychique

Vous avez sans doute du remarquer que le tunnel n’est pas de forme rectiligne. Ceci dans le but de faire prendre une direction légèrement différente à l’enfant durant son parcours dans le tunnel. Sur la plan moteur, l’enfant n’effectue pas les mêmes mouvements. De plus visuellement, on ne voit pas à travers le tunnel puisque l’angle évite la vision rectiligne. C’est un autre détail important. L’enfant doit réfléchir sur ce qu’il peut y avoir au bout du tunnel, au fur et à mesure qu’il avance mais et aussi quand il est à l’une de ses extrémités.

Le tunnel est plat. Ce qui a pour conséquence qu’on peut y poser des objets sur le sommet. Bien utile aussi, pourquoi pas. Et puis, il est modulaire, car certains fournisseurs ont prévu la possibilité d’ajouter des modules cubiques ou non, avec barreaux ou sans.

Enfin, l’enfant a un libre accès au tunnel, ses mouvements sont libres, sous la surveillance attentive d’un adulte.

Alors convaincu par le tunnel piklérien ?

 

 

Les besoins fondamentaux de l’enfant

Maria Montessori et son fils Mario, ont créé un thème d’étude sur « les besoins fondamentaux de l’homme ». Dans les classes Montessori de niveau élémentaire, vous utiliserez un matériel composé de grandes affiches pour aider les enfants à comprendre quels sont nos besoins fondamentaux.

Dans le milieu éducatif et parental, on parle souvent des besoins de l’enfant. Quels sont-ils ? Les avis divergent car, il faut le reconnaître, ce n’est pas simple de synthétiser cela en un tableau qui fasse l’unanimité.

Personnellement, en tant que mère de quatre enfants, je me pose souvent cette question, surtout pour BBG qui a quatre ans et dont les besoins ne sont pas du tout ceux d’un adulte, et en éternelle évolution. Est-ce que je réponds à ses besoins du moment ? Où en est-il dans son développement et donc ses besoins ?

Je vous propose un lien vers un tableau, sur lequel on peut réfléchir, c’est dans un cadre professionnel de loisir, mais cela ne gène pas la réflexion.

http://www.guide-accueil-mineurs-01.fr/Pages/Besoins-fondamentaux-des-enfants-et-jeunes.html

Besoins

Le pouvoir du « très bien »

Après avoir parlé du pouvoir du « OUI », je voulais aborder une nuance qui est le pouvoir du « bravo », « très bien » ou tout autre forme verbale de félicitation.

Durant les formations à la philosophie de Maria Montessori que je donne, nous abordons régulièrement cette question. En effet, la règle à respecter que j’explique est de ne rien dire à l’enfant quand il a fini son travail.

Cela surprend tout le monde, parents comme enseignants. Pourquoi ne rien dire à l’enfant ?

Le gaver de mots insignifiants, répétitifs, chargés de jugements ne fait que l’habituer à recevoir ces mots vides de sens. Le jour où il ne les reçoit plus ou pas, le déstabilise. Nous abimons la motivation interne des enfants en agissant ainsi.

Que dire alors ?
Quand un enfant a fini un dessin, il faut sourire, dire « oui », lui demander « Es-tu content de ton dessin ? », montrer notre intérêt sincère, encourager avec le langage du corps.

Le pouvoir du « très bien » et du « bravo » à tout instant est destructif et ne permet pas à l’enfant de tendre vers l’auto-satisfaction, l’indépendance pourtant espérées pour nos enfants.

Maria Montessori ne cherchait pas à convaincre les adultes, seuls les enfants l’intéressaient. Elle avait été conquise par la force intérieure (horme) qui guide l’être.

Elle avait récompensé les enfants avec des bonbons et avait observé que les enfants les mettaient dans leur poche. On reparlera de tout ceci. Je vous souhaite de belles journées d’hiver.

Des meubles pour enfants

Comme le sujet de la chaise a été abordé récemment, je suis allée voir sur le net, les innovations qui me semblaient intéressantes en matière de meubles pour les enfants.

J’ai trouvé ce concept innovateur, beau et adapté me semble-t-il (car je n’ai jamais eu de contacts sensoriels avec ces objets). Et pour moi c’est indispensable à cautionner leur capacité à répondre aux critères de la pédagogie de Maria Montessori.

(Sorry, j’ai perdu le lien du site ! J’essaie de vous le retrouver, promis !)

Ce sont des solides cubiques. Ils peuvent servir de siège, de table ou d’étagère.

Les enfants peuvent les transporter eux-mêmes, s’y asseoir eux-mêmes selon 2 niveaux possible en fonction de l’installation de l’objet.

Voilà qui semble intéressant. Et vous avez-vous conçu quelque chose de proche ? Faîtes-nous partager vos bricolages ! Personne ne fabrique des meubles pour enfants en carton ?

Toucher et sentir

Voici une photo qui m’a inspiré en la voyant ! Un boîte en plastique à recycler facilement pour y mettre des petits objets à toucher.

Ces photos nous permettent aussi d’éveiller nos sens à la différence entre les actions TOUCHER et SENTIR.

Ici les deux verbes expriment une action de la main sur un objet. Mais pas du tout la même selon moi. Quand on touche quelque chose cela peu être par accident, c’est bref, furtif. Quand on sent avec la main, les nuances du toucher apparaissent : c’est doux, lisse, lourd et ça a une forme.

De quoi faire naître des connections neuronales sensitives plus profondes et claires.

Où se laver les mains, le visage, se brosser les cheveux….

Dans un commentaire récent, une maman demandait comment mettre à la hauteur et à la disposition de l’enfant un petit lavabo.

J’ai retrouvé cette jolie photo que j’avais prise dans une petite classe Montessori pour les enfants de moins de 3 ans.

J’attire votre attention sur les détails comme le bouquet de fleurs fraîches posé sur le lavabo, le tapis sous les marche-pieds, l’essuie-tout à la disposition de l’enfant à gauche comme à droite (souvent dans les toilettes publiques françiases on est obligé de se déplacer pour accéder à l’essuie-main, l’avez-vous remarqué ?) le savon liquide en distributeur ou encore le système de fermeture sécurisé sous le lavabo.

Il y a un grand miroir face aux enfants et les robinets sont orientés de façon différente : les petits enfants n’ont pas à se pencher complètement sur le lavabo pour atteindre le robinet. Celui-ci est très facile à fermer et ouvrir : on le fait pivoter sur lui-même, la prise en main est simple, même pour les plus jeunes.

Enfin la poubelle derrière grande ouverte permet de jeter son essuie-main très aisément.

Les critères montessoriens sont réunis : adaptation au développement de l’enfant (taille, hauteur, nombre d’objets, manipulations des objets), c’est propre, c’est joli, modulable, l’enfant peut y aller en toute autonomie.

Envoyez-nous les photos de l’espace personnel que vous avez aménagé chez vous !

Bonne journée à chacun

La grande renonciation masculine

Connaissez-vous la théorie de la « grande renonciation masculine » développée par le psychanalyste britannique John Carl Flügel dans les années 1930 ?

Selon lui, à la fin du XVIIIe siècle, les femmes ont remporté une grande victoire avec l’adoption du principe de l’exhibition érotique (elles obtiennent la liberté de se montrer), tandis que les hommes ont subi une grave défaite en renonçant brutalement à leur coquetterie vestimentaire (perdant ainsi la liberté de séduire).

L’historienne Christine Bard a publié un ouvrage intitulé : « Une histoire politique du pantalon ».
Est-ce que quelqu’un a lu ce livre ?

Quel rapport me direz-vous avec le blogbbmontessori ?

Le vêtement est un thème que nous abordons peu souvent sur ce blog (mis à part le sujet des tabliers pour les activités montessorienne !). Pourtant Maria Montessori et son équipe avaient réfléchi à cela aussi. Et lors des formations proposées à Rome, il était de coutume de dessiner les patrons des bavoirs, des chemisettes des bébés afin que leur confort à chaque étape du développement soit réel. Il fallait que ce soit joli, mais simple, brodé de façon très fine. Le coton était de mise et les couleurs très pastelles.

Depuis la mode a beaucoup évolué ! Les marketeurs ont bien compris que nous raffolions des effets personnels pour nos bébés, et que nos portes-monnaie s’ouvraient plus facilement encore que pour nos vêtements d’adultes. Toutes les couleurs sont désormais possible du blanc au noir en passant par les dégradés de la 3eme boîte de couleurs du matériel sensoriel ! Les matières des étoffes sont aussi très diverses puisqu’on peut trouver du velours, du coton mais aussi de skaï et pourquoi pas du cuir (au-delà des petits chaussons très à la mode aussi).

source : dino de luxe

Cependant, nous avons tous et toutes remarqué, pour accompagner nos enfants, durant des années, dans l’autonomie de l’habillement, que parfois les vêtements ne sont pas DU TOUT adaptés ni à la morphologie ni au développement de l’enfant.

En tant qu’éducatrice Montessori (ou non Montessori d’ailleurs)  dans une classe maternelle, vous aurez un autre regard sur les designers de mode, après avoir passé une année à enfiler des lacets de 1 mètre de long dans des bottines montantes très tendances ou avoir boutonné des chemises à double boutonnières de vêtements d’enfants de votre classe.

En conclusion, je dirai, qu’il faut dépenser MOINS mais MIEUX. Ce n’est pas une campagne, seulement l’expérience concrète d’une maman de 4 enfants, sur plus d’une vingtaine d’années qui a « touché » des vêtements (et uniquement pour les garçons ou mixtes) fantastiques et d’autres vraiment tout juste bons à être recyclés dans les activités de vie pratique !

Et vous comment habillez-vous vos enfants ?

La permanence de l’objet

Voici un thème important à connaître dans le développement de l’intelligence de l’enfant. Nous vous proposons un petit texte écrit par une orthophoniste québécoise sur le sujet (d’où les échelles d’âges).

Cette semaine, nous discuterons de la permanence de l’objet. Cette habileté est le fait que le bébé apprend lentement qu’un objet ou une personne existe même s’il n’est pas visible à ses yeux. Par exemple, nous avons tous jouer avec nos enfants à «coucou» et à nous cacher derrière une couverture. Au début, si vous vous cachez, l’enfant ne bougera pas et se demandera où vous êtes. Par la suite, il vous aura vu vous cacher et il ira enlever la couverture car il saura que vous êtes derrière. Il a donc compris que vous exister même si vous n’êtes pas dans son champ de vision. Enfin, il comprendra que les objets peuvent se déplacer et toujours exister. Il est donc important de stimuler la permanence de l’objet qui se développe normalement jusqu’à l’âge de 18-24 mois. Le concept de la permanence de l’objet a été élaboré par Jean Piaget psychologue (philosophe et biologiste) suisse du XXe siècle.

Voici les étapes du développement de la permanence de l’objet selon Piaget.

0-1 mois : aucune réaction suite à la disparition de l’objet

2-4mois : manifestation d’émotions (pleurs, cris, tend les bras…)

4-8 mois : début de l’action sur les objets et les personnes qui l’entourent. (expérimentation active). Permanence de l’objet partielle, capacité de trouver un objet qui est partiellement caché.

8-12 mois : permanence de l’objet de plus en plus acquise. L’enfant sera capable de trouver un objet entièrement caché, mais il ne peut comprendre qu’un objet se déplace même si on le déplace devant lui.

12-18 mois : permanence de l’objet avec déplacement visible

18-24 mois : acquisition définitive de la permanence de l’objet, compréhension des déplacements visibles et invisibles.

Si vous constatez que malgré vos jeux, votre enfant de 18 mois ne réagit pas lorsque vous vous cachez, parlez-en à votre médecin de famille ou à votre pédiatre.

Céline de Brito, orthophoniste
Les Jeux de Bri-Bri Inc
http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=235CwZLFeRU

Des matériels de psychomotricité

Des photos de matériels pour développer les grands mouvements, l’équilibre, la marche du bébé et surtout le plaisir !!

BBG continue à parler de la baby-gym et à réclamer cette activité qui n’est plus prévue pour son âge, hélas.

Régalez-vous les yeux et les neurones !

http://www.spielstube-maintal.de/Spielstube/Material.html

http://www.spielstube-maintal.de/Spielstube/Meine_Alben/Seiten/Die_Bewegungslandschaften.html

Emmi Pikler

Emmi Pikler (1902-1984)

Tout comme Maria Montessori, Emmi Pikler a fait des études de médecine. Elle devint pédiatre.
Tout comme Maria Montessori elle commença par visiter des familles, donnant des conseils, soignant les enfants.
Puis elle créa ce qui deviendra un institut national hongrois : « Loczy » connu au-delà des frontières hongroises. Il accueillait les bébés orphelins après la guerre 1939-1945. Elle mit en place un environnement et une ambiance éducative très respectueuse des enfants et de leur développement global.

Si vous voulez plus d’informations rendez-vous sur le site très documenté de mon amie Bernadette Moussy : www.silapedagogie.fr