« Personne ne peut suivre son chemin tout seul. Tout ce que nous apportons de bon dans la vie d’autrui profite à la nôtre. » Edwin Markham
Maria Montessori, doctoresse familiale à son époque, visite des famille et voici ce qu’elle constate : un enfant s’agitait avec la personne qui lui donnait son bain. Il était tellement habitué à une routine de gestes qu’il réagissait vivement. C’est ce qu’elle appelle un désordre intérieur. La nouvelle personne qui lui donnait le bain devait être gauchère car elle tenait l’enfant à l’envers dans la baignoire. Cela suffisait à gêner le bébé.
L’ordre est une des périodes sensibles, que traverse tout enfant. Elles permettent à l’enfant de prendre conscience de l’environnement et de l’ambiance afin de servir son propre développement avec force et efficacité.
Lilian Katz a écrit sur la Petite Enfance :
«Les objectifs académiques concernent la maîtrise d’éléments d’information, généralement liés à une pré-alphabétisation des compétences dans les premières années, et pratiqué dans des exercices, des tests, et d’autres types d’activités destinées à préparer les enfants pour les prochains niveaux d’apprentissage. Les éléments appris et pratiqués ont tous une bonne réponse, sont basés sur la mémorisation, l’application de formules et consistent en grande partie à donner à l’enseignant les bonnes réponses que les enfants savent qu’il attend …. Ces brides d’information sont des composantes essentielles de la lecture, de l’écriture et d’autres compétences académiques utiles dans les économies développées modernes, et certainement dans les années scolaires ultérieures de l’enfant. Je suggère que la question ici n’est pas de savoir si les compétences académiques comptent; mais plutôt quand elles importent et quelle proportion du programme d’études méritent-elles, surtout au cours des premières années.
«Les objectifs intellectuels et leurs activités connexes, sont ceux qui portent sur la vie de l’esprit dans son sens le plus large … y compris selon les sensibilités esthétiques et morales. La définition formelle de la notion d’intellectuel met l’accent sur le raisonnement, la formulation d’hypothèses, ce qui pose des questions, la prédiction de réponses aux questions, l’énonciation des résultats produits par l’enquête, le développement et l’analyse des idées et la quête de compréhension et ainsi de suite.
« Un programme approprié pour les jeunes enfants est celui qui met l’accent sur le soutien des dispositions intellectuelles innées des enfants, de leurs inclinations naturelles. Celles-ci comprennent, par exemple, la disposition à donner du sens à leurs propres expériences et environnements. Un programme approprié dans les premières années est donc celui qui comprend l’encouragement et la motivation des enfants à chercher la maîtrise des compétences scolaires de base, par exemple à partir de l’écriture, au service de leurs activités intellectuelles « .
..J’en ai terminé avec les grandes choses et les grands projets, les grandes institutions et les grands succès. Je suis pour ces minuscules et invisibles forces de l’amour humain qui agissent d’individus à individus en s’insinuant entre les fissures du monde comme autant de petites racines ou qui, comme l’eau, filtrent par capillarité mais, avec le temps, brisent même les plus grands monuments de l’orgueil humain…
A méditer !
Peu de posts depuis la rentrée car comme son nom l’indique, on entre dans un nouveau rythme à la fin de chaque été. Des projets continuent et d’autres naissent. Nous avons des nouveautés éditoriales en préparation et plus particulièrement sur la tranche d’âges des enfants de moins de 3 ans. Encore une fois, c’est dès sa naissance que nous pouvons guider l’enfant pour le mieux.
Plus que jamais, il faut communiquer sur la pédagogie Montessori avec précisions, car j’entends et je lis des « horreurs ». Dernièrement une personne ayant pour projet d’ouvrir une crèche montessori me dit qu’il n’y a aucun matériel dans la pédagogie montessori pour les enfants avant 2 ans et demi. Elle me dit suivre une formation au sein d’un organisme en France ? Je vais voir le site dudit organisme et je trouve en tant que formatrice, une personne qui s’était inscrite sur notre plateforme d’e-learning et n’a pas suivi le cours de façon sérieuse, a demandé une extension des 12 mois, n’a fait aucun devoir…. Je comprends mieux donc pourquoi toutes ces mauvaises informations se transmettent.
Une fois n’est pas coutume, je partage aujourd’hui cet excellent article en anglais sur les jouets.
Désolée pour les non anglophones, aujourd’hui, c’est la journée des anglophones !
http://www.npr.org/sections/ed/2016/01/11/462264537/the-trouble-with-talking-toys
« Just because a toy’s packaging says it’s educational doesn’t make it so. That’s the finding from a new study in JAMA Pediatrics that found some toys being marketed as language promoters got in the way of learning. »
Research led by Anna Sosa of Northern Arizona University gave parents of 10-16 month-olds books, electronic toys or traditional toys and then recorded the interactions the parents and children had. This research shows that for language development nothing is better than hearing spoken words — lots of them. And it’s never too early for parents and caregivers to start talking.
« When there’s something else that’s doing some talking, the parents seem to be sitting on the sidelines and letting the toy talk for them and respond for them, » Sosa says. « That’s bad because the best way a toy can promote language in infants and toddlers is by stimulating interaction between parent and child. There’s simply no evidence that a young child can learn language directly from a toy. It isn’t responsive enough. It isn’t social. »
« As for the other toys, traditional blocks and puzzles stimulated more conversation than the electronic toys, and books outscored them all. But don’t underestimate the humble block. While traditional toys fell short of books in interaction quantity, Sosa notes, they kept pace in terms of quality. »
Selon les informations trouvées sur le site https://www.wa-mozart.net/enfance.htm, Wolfgang survit et passe le cap, difficile à l’époque, des premières années de vie. Ses parents sont musiciens professionnels et pédagogues. Il est doué pour la musique, il interprète et compose même. Ses parents lui font faire le tour des capitales Européennes pendant sept années pour jouer devant des cours royales. Il rencontre des musiciens, crée des liens, et tout ceci dès son plus jeune âge.
A notre époque, peut-on encore rencontrer des enfants prodiges ? Y-a-t-il des Wolfgang dans d’autres domaines que celui de la musique ? Wolfgang aurait-il été prodige si ses parents n’avaient pas été musiciens aussi ? Etait-ce héréditaire, puisque sa soeur aînée semblait elle aussi une enfant prodige ? Quel était l’environnement sensoriel, affectif et linguistique de Wolfgang ?
Toujours l’interminable question sur l’inné et l’acquis, sur l’ambiance et l’expérience…
Noémie est française et vit en Norvège; elle suit les cours de LSFBB (Langue des signes française pour les bébés). Elle est éducatrice montessori dans une petite école bilingue et également la maman de bientôt deux enfants.
« Je trouve ce cours tres bien fait !!
Pour avoir suivi le même en norvégien et en « live », je trouve le votre mieux adapté au niveau du choix des mots, du nombre de mots à retenir par séance et de l’explication avec l’éthymologie qui aide à comprendre et de ce fait à mieux retenir! »
Nous nous appuyons fortement sur les programmes basés sur la pédagogie Montessori. c’est-à-dire sur le respect des périodes sensibles chez le bébé. Quelles sont-elles ?
Entre 0 et 3 ans, l’enfant passe du stade de nouveau-né à celui d’un petit être qui affirme ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. En trois années, il explore le monde dans lequel il doit évoluer. Avec son corps et ses sens, il trace son chemin personnel et grandit dans toutes ses dimensions.
Les programmes bénéfiques pour le développement moteur du bébé sont finalement encore peu nombreux. Il faut une grande salle, du matériel de psychomotricité et puis surtout du temps laissé à chaque bébé pour explorer. Les salles sont souvent trop petites, sur-équipées de matériels en plastique encombrants, inutiles ou inadaptés (baby relax). Albert Coeman et Emmi Pikler sont d’excellentes sources d’inspiration sur ce sujet.
Les programmes bénéfiques pour le développement de son intelligence sont encore à inventer. Quelques tentatives sont en cours mais nous n’avons pas encore admis que l’ambiance et l’environnement nourrissent l’intelligence du bébé.
Le programme de langue française des signes pour bébés (LSFBB) lui donnera une langue supplémentaire précoce. Le bébé naît naturellement bilingue, qu’on se le dise !
Il faut veiller également à mettre le bébé au contact de la Nature; la grande, la vraie.
Prévoyons-nous cela dans les nouvelles structures ? (Pas dans la nouvelle mini-crèche de mon village, au rez-de-chaussée d’un immeuble au raz du parking !).
Soyons vigilants sur toutes les atteintes quotidiennes à l’intelligence du bébé !
Les programmes bénéfiques pour le développement de son être social sont nombreux mais peu adaptés aux besoins. Il s’avère que les structures étatisées sont souvent sous pression : de plus en plus d’enfants pour atteindre un taux d’occupation supérieur à 100%, de moins en moins de moyens (humains et pédagogiques). Nos stagiaires et notre réseau d’échange professionnel nous rapporte qu’on « entasse les bébés et les adultes dans des structures où les professionnels sont de moins en moins qualifiés et aussi de moins en moins heureux de faire leur travail, le management n’est pas qualifié, les décisions sont étatiques… Je ne sais pas comment l’enveloppe sociale du bébé va se développer dans ce contexte ? Alors redoublons de vigilance. Les choix de vie, de qualité de vie, de lieu de vie s’imposent à nous adultes, pour que les enfants puissent se sentir bien.