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Séparation et anxiété

Qu’est-ce que que l’anxiété de la séparation chez l’enfant de moins de 3 ans ?

Entre 4 et 7 mois, le bébé a découvert le concept de la permanence de l’objet. Il a joué au jeu du «coucou» avec un de ses parents. Il sait donc que les choses ou personnes disparaissent et réapparaissent dans certaines circonstances.

Une période sensible à la séparation de l’adulte proche psychologiquement commence vers 8 mois et dure jusqu’à 2 ans maximum.

A quoi ressemble cette anxiété ?
L’enfant s’accroche physiquement aux parents, aux éducatrices, la séparation est difficile.
Il fait des grimaces, à la vue d’un visage nouveau ou inconnu. Il pleure, refuse la séparation, fait durer longtemps le temps de transition.

Quels sont les facteurs qui contribuent à cette anxiété ?

  • Les changements intensifs de la personne qui prend soin du bébé
  • Des situations sans cesse nouvelles pour le bébé : voyage, nouveaux lieux, nouveaux rythmes
  • L’environnement trop stimulant, bruyant, effrayant pour le bébé
  • Le manque de routines, rituels et horaires équilibrés
  • L’absence de communication verbale
  • L’absence d’amour constant et englobant l’être dans toutes ses dimensions

Nous verrons demain ce que nous pouvons faire en tant que parent, éducateur, assistante maternelle ou autre personne prenant soin du bébé.
Bonne journée à chacun !

Lit bébé (suite)

Nous recevons pas mal de questions sur le sujet du lit. Je vous ai préparé quelques photos sur le sujet.

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Ce premier lit ce trouve dans le coin « paix » d’une petite école Montessori pour les enfants âgés entre 2 et 3 ans. Il est cerné par 2 étagères dans un coin de la grande salle de classe. L’enfant peut à tout moment venir s’y reposer, s’apaiser. Comme vous pouvez le voir, ce lit peut être utilisé pour des enfants plus jeunes car il est très bas et facile d’accès.

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Au moment de la sieste, chaque enfant va chercher sa couette et déroule son matelas, au milieu de la salle de classe, dans des endroits déjà définis. Les éducatrices Montessori mettent une musique d’ambiance très berçante, on ferme les rideaux et si en enfant a du mal à s’endormir, un adulte vient près de lui, lui parler, lui frotter le dos, le réconforter. Tous les enfants s’endorment très vite, et dans l’ambiance, je me mets à envier moi-même leur installation !

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Ce deuxième lit est utlisé à la maison. Il possède une barrière empêchant le bébé de tomber du lit. Plus grand, il peut rentrer et sorrtir seul grâce à deux barreaux modulaires.
Selon moi, la barrière est inutile et pourrait être otée si on installe un tapis épais au sortir du lit, afin qu’en cas de chute, l’enfant ne se fasse pas mal. C’est un lit modulable, critère important, car l’enfant grandit si vite les 3 premières années, qu’il faut sans cesse adapter son environnement.

Notre objectif dans la mise à disposition des meubles pour les petits enfants est la liberté des mouvements. Au-delà de cela, c’est surtout leur faire confiance, les accompagner dans leur développement global et cette approche à un impact psychique important sur les enfants.

 

 

Comment accompagner son bébé vers l’indépendance

Indépendance ? Qu’est-ce que cela signifie pour vous, dans votre structure, dans votre famille ?

Un enfant un jour transforma la phrase de Maria Montessori et dit « Peux-tu m’aider à faire moi-même ? »
J’aime particulièrement le signe « aider » dans le langage des signes pour bébés : on prend son coude et on le soulève vers le haut.
Apprenons à l’enfant à demander de l’aide quand il en a besoin. Car notre objectif doit être de lui en offrir le minimum, si on veut le mener vers l’indépendance.

Je vous mets 2 pictogrammes extraits de ma base qui peuvent signifier « aider ».

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Comme vous pouvez le comprendre, l’aide est un acte d’urgence, une obligation, pas une action de tout instant.
Dès sa naissance, le nouveau-né essaie d’être indépendant. Tout aide superflue est un blocage à son développement.

Quels messages envoyons-nous à nos enfants, à ceux dont nous nous occupons, si nous anticipons toujours leurs besoins, si on ne les laisse pas aller jusqu’à la demande d’aide ?

Pour cela, il faut observer et connaître l’enfant. On en revient toujours aux bases : observation et communication.

Dans les crèches ou chez les assistantes maternelles; la loi de la communauté ne leur permet pas de s’occuper de tous les enfants. Heureusement, certains sont déjà sur le chemin de l’indépendance pour la marche, l’habillage, la nourriture.

Quelques astuces pour finir sur le sujet, aujourd’hui :

« J’ai vu que hier tu mettais tes chaussures, seul. Je sais que tu peux le faire ! »
« Petite fermeture, qui monte, qui monte, qui monte et qui se ferme »
Un miroir dans les toilettes peut les aider à voir le geste pour pouvoir le répéter ou l’ajuster.
Pour ce que l’enfant ne peut faire seul, ajustez l’environnement et les outils.
Comment organiser la maison

Ceci se passe dans une crèche (suite et fin)

suite et fin du texte de Aude, EJE

« Lors d’un échange avec une auxiliaire sur l’organisation générale de la crèche, celle-ci me confie son découragement face à l’agitation dans le groupe d’enfants. Nous évoquons l’intérêt de diviser le groupe en petits groupes permettant à l’adulte d’être plus disponible pour les enfants dont elle s’occupe particulièrement. Le moment du repas est pris en exemple par la professionnelle. Je profite de cette occasion pour partager avec elle certaines de mes observations et lui faire part de mes questionnements et de mon analyse. Elle écoute attentivement puis me fait part de son envie  de changer l’aménagement de la salle de repas. Elle souhaite la diviser en deux à l’aide de la desserte, une table de chaque côté. Je salue son idée et apporte quelques éléments relevant de mes compétences de future EJE. Je mets en avant que le petit groupe favorise une prise en charge plus individualisée, une disponibilité plus grande pour les enfants de la part des professionnelles qui deviennent «  référentes  » d’un groupe d’enfants. Je mets l’accent sur l’importance, dans cette configuration d’espace, de se «  poser  » avec les enfants et d’éviter les allées et venues, sources d’agitation. Nous évoquons alors le moment qui précède le repas et je lui indique qu’il paraît essentiel de prévenir les enfants en mettant en place un temps de transition qui soit un repère pour eux.

manger
Cet échange s’est enrichi lors d’une réunion que les auxiliaires et les titulaires du CAP petite enfance font entre elles, une fois par semaine dans la section au moment de la sieste des enfants. Cela a été l’occasion pour moi d’apporter des éléments importants pour l’enfant  : qu’il se sente à la fois sécurisé par une organisation claire, qu’il sente qu’il a sa place d’individu unique dans ce collectif, toujours la même place, qu’il puisse participer activement au repas et enfin qu’il se sente utile et donc valorisé pour ce qu’il produit pour le collectif auquel il appartient.
Nous avons souhaité une organisation fiable et repérable pour l’enfant qui réponde à son besoin d’anticipation. Cette organisation qui peut paraître stricte et rigide est à mon avis plus une organisation exigeante qui garantie un cadre sécurisant pour l’enfant et qui permet à la professionnelle d’être plus disponible pour lui sans avoir à gérer des problèmes liés à l’organisation. Cette vision des choses fait écho à l’importance donnée à l’organisation dans la pédagogie d’Emmi Pikler et à celle de  l’ordre dans la pédagogie de Maria Montessori.

Voici ce que nous avons fait en équipe  :
Nous avons souhaité que la transition entre le temps de jeu et le temps du repas se fasse en douceur, en respectant le rythme de chaque enfant. Nous avons initié un moment de lecture à voix haute suivi d’un moment de chant en laissant progressivement les enfants venir rejoindre le groupe. La plupart des enfants viennent s’asseoir rapidement dès le début de la lecture, d’autres restent en retrait avec un jouet mais j’observe qu’ils sont avec nous sans pour autant être dans le groupe  :

Pierre est à l’écart du groupe, il termine une construction. Je suis en train de lire «  La grenouille a grande bouche.  » Soudain je l’entends dire à l’autre bout de la pièce  : «la grenouille elle mange des mouches  !  ».

Après ce temps calme, une professionnelle explique aux enfants ce qui va suivre. Deux enfants partent préparer la salle de repas avec une professionnelle pendant que les autres, à tour de rôle, se lavent les mains dans la section.
Louis et Maud partent joyeusement avec Marie pour mettre la table. Ils lavent leurs mains au lavabo double dans la salle de repas pendant que Marie dispose les petites étiquettes des « prénoms-gommettes » toujours à la même place suivant un plan de table affiché dans la salle. Les enfants se dirigent vers le bac de vaisselle et dispose les assiettes sur la table ou ils ont l’habitude de manger. Marie veille à ce que les enfants ne se trouvent pas en difficulté. Elle nomme les enfants qui seront présents à chaque table. Une fois la table mise, le petit groupe retourne dans la section. Maud annonce fièrement: «  ça y est, c’est prêt  !  ».
Le petit groupe se dirige tranquillement vers la salle de repas. Chacun prend place, sa place.

Cet élément, empreint à la pédagogie d’Emmi Pikler, vise à donner un cadre rassurant à l’enfant. Celui ci sait qu’il à une place qui reste inchangée, qu’il la trouvera pour chaque repas.
Une adulte prend place à chaque table, en face des enfants. Elle a ainsi accès à tout le matériel nécessaire au repas des enfants en restant assise, proche et disponible pour les enfants. Si le nombre d’adultes est supérieur à deux, ces adultes se positionnent de manière judicieuse auprès des enfants dont ils sentent un besoin d’accompagnement plus important.
Durant tout le repas, chaque table fonctionne de manière indépendante et l’adulte respecte le rythme qu’il pense être celui des enfants qu’il accompagne.
L’adulte nomme les plats et invite les enfants à se servir seul, ou a servir les autres. Les différents échanges entre enfants sont respectés et encouragés. L’adulte veille à ne pas presser les enfants. Elle semble elle-même plus détendue dans cette organisation  et j’observe que la professionnelle change son mode de communication, les interdictions sont moins nombreuses et les échanges sont naturels, un vrai dialogue s’installe entre elle et les enfants. J’attribue ces bienfaits au fait que l’adulte n’est pas accaparée par le souci de l’organisation du repas  : «  …ce temps de soin est un temps de lien…les enfants sont nourris non seulement par les éléments qu’ils trouvent dans l’assiette, mais par l’attention et l’intérêt qui leur sont portés, gages de sécurité et fondement de l’estime de soi  ». Les enfants participent au débarrassage avec plaisir. Chacun apprend en douceur à faire en présence de l’autre puis avec l’autre.
Cette organisation permet une prise de repères sécurisante pour l’enfant. Elle le responsabilise dans une action phare de la journée et lui donne une place en tant qu’individu dans un collectif. Elle valorise l’enfant dans ses capacités et ses compétences. Elle le fait «  acteur  » de sa vie à la crèche. »

Jouer dans le jardin (suite)

Comme convenu, observons l’apport pédagogique du cheval à bascule.

cheval de bois

Tout comme la brouette, il va permettre à l’enfant de perfectionner son développeur moteur, grâce à l’étirement de grands muscles, la recherche de l’équilibre lors de la montée et de la descente du cheval.

Du point de vue conscience du centre de gravité, ce petit cheval, est peut-être nouveau pour l’enfant. En tous les cas, il lui impose de se pencher de l’avant vers l’arrière tout en maintenant son équilibre grâce à ses mains et bras, pour ressentir le balancement.

La question de sécurité se pose sur cet objet, alors qu’elle ne se posait pas pour la brouette.

Etant donné que le cheval se trouve dans le jardin, qui est aux normes de sécurité (sol en terre souple ou dalles normées), cela ne pose pas de problème. Et au contraire, l’enfant pourra expérimenter sans danger la perte d’équilibre.

Sur le choix du cheval à bascule, il va sans dire, qu’il faut prendre son temps, comme pour tout matériel pédagogique actuel. Le mieux est de le voir expérimenter par les enfants eux-mêmes. Les anciens jouets, en bois, étaient souvent bien conçus.

Demain, nous continuons à explorer l’aménagement du jardin.

Quand interrompre l’enfant ?

La première règle est d’interrompre le moins possible l’action, la conversation, l’instant dans lequel est le bébé (pour qui que se soit en fait).
On ne casse pas la concentration de l’enfant sauf raisons très valables.

Ensuite, cela dépend de l’âge de l’enfant.
En dessous de 3 ans, lorsqu’ils explorent du matériel conçu et préparé pour eux, on n’interrompt l’action qu’en cas de danger pour le manipulateur, les autres ou le matériel.
Au-dessus de cet âge, l’enfant doit avoir vu comment utiliser le matériel avant d’y avoir accès.

Par conséquent, on ne dit que rarement NON.
Si vous le dites c’est qu’il y a quelque chose à changer. Soit l’environnement (le bébé ne peut ramper dans une direction, et vous avez de bonnes raisons de le lui interdire. Afin d’éviter le NON, mettez une limite physique à l’espace et vous n’aurez pas besoin d’ajouter une limite verbale, qui peut être cause de frustration au bébé.
Soit votre attitude : un bébé assis dans un bac à sable va prendre du sable, le lancer, le porter à la bouche. Si cela vous dérange profondément au point de dire NON ou attention toutes les 5 minutes. attendez d’être prêt pour asseoir votre bébé dans le bac à sable.

jeter sable

La pédagogie Montessori, c’est la liberté avec un environnement adapté et de solides règles et limites.

PS voir aussi le post « le pouvoir du OUI » sur ce même blog

Où se laver les mains, le visage, se brosser les cheveux….

Dans un commentaire récent, une maman demandait comment mettre à la hauteur et à la disposition de l’enfant un petit lavabo.

J’ai retrouvé cette jolie photo que j’avais prise dans une petite classe Montessori pour les enfants de moins de 3 ans.

J’attire votre attention sur les détails comme le bouquet de fleurs fraîches posé sur le lavabo, le tapis sous les marche-pieds, l’essuie-tout à la disposition de l’enfant à gauche comme à droite (souvent dans les toilettes publiques françiases on est obligé de se déplacer pour accéder à l’essuie-main, l’avez-vous remarqué ?) le savon liquide en distributeur ou encore le système de fermeture sécurisé sous le lavabo.

Il y a un grand miroir face aux enfants et les robinets sont orientés de façon différente : les petits enfants n’ont pas à se pencher complètement sur le lavabo pour atteindre le robinet. Celui-ci est très facile à fermer et ouvrir : on le fait pivoter sur lui-même, la prise en main est simple, même pour les plus jeunes.

Enfin la poubelle derrière grande ouverte permet de jeter son essuie-main très aisément.

Les critères montessoriens sont réunis : adaptation au développement de l’enfant (taille, hauteur, nombre d’objets, manipulations des objets), c’est propre, c’est joli, modulable, l’enfant peut y aller en toute autonomie.

Envoyez-nous les photos de l’espace personnel que vous avez aménagé chez vous !

Bonne journée à chacun

Emmi Pikler

Emmi Pikler (1902-1984)

Tout comme Maria Montessori, Emmi Pikler a fait des études de médecine. Elle devint pédiatre.
Tout comme Maria Montessori elle commença par visiter des familles, donnant des conseils, soignant les enfants.
Puis elle créa ce qui deviendra un institut national hongrois : « Loczy » connu au-delà des frontières hongroises. Il accueillait les bébés orphelins après la guerre 1939-1945. Elle mit en place un environnement et une ambiance éducative très respectueuse des enfants et de leur développement global.

Si vous voulez plus d’informations rendez-vous sur le site très documenté de mon amie Bernadette Moussy : www.silapedagogie.fr

Des livres sur la différence

BBG les aime beaucoup et nous aussi. On a rangé pas mal de livres récemment, car quand en lit énormément au bout d’un moment on a besoin de renouveler ! Vive les bibliothèques !

Idées d’activités extérieures dans une structure Montessori

C’est l’été est il est possible de passer de longues heures dehors avec les enfants.
Voici quelques images des activités proposées dans une structure Montessori pour les enfants âgés entre 24 et 36 mois.

Il s’agit d’une simple barre fixe, style portique, à laquelle se suspendent les enfants. J’ai pu observer que les garçons appréciaient beaucoup plus cette proposition que les filles.

Un ancien banc a été modifé pour devenir un pseudo engin dont les enfants peuvent simuler la conduite grâce aux volants qui remplacent le dossier. Je n’ai vu aucun enfant l’utiliser.

La table de pique-nique moderne est désormais souvent en plastique. Ici elle est à la taille des enfants. Ils l’aiment beaucoup et j’ai pu observer de nombreux échanges entre eux, surtout lors des séances gustatives !

Les enfants aiment la nature. Cet arbre a séparé ses branches de telle sorte que les enfants s’y assoient confortablement ! Et puis balayer les aiguilles de pins est une activité qui dégage une senteur agréable.

Quand les enfants ont fini d’explorer un jouet, ils trouvent encore des façon de continuer à tester le monde et les relations entre les objets, les personnes. Ici, les garçons ont passé des durs moments pour arriver à mettre leur gros, lourd et encombrant véhicule en hauteur dans le centre du petit bac à sable. Ils sont fiers de leur exploit, croyez-moi.

Encore et toujours des engins qui permettent aux enfants d’expérimenter leur force, leur ténacité, leur habileté à comprendre les lois de la nature.
Ces inventions de l’homme pour l’enfant lui permettent d’expérimenter la vitesse, la direction d’un mouvement, les forces de frottements, l’axes et les roues, les leviers et bien d’autres notions basiques.

Encore des idées d’activités extérieures grâce aux grands carrés en mousse à assembler et à des solides géométriques très légers. Ces objets sont légers et maniables par les enfants eux-mêmes. Ils peuvent rester dehors car ne craignent pas les intempéries. J’ai pu cependant observer que sans l’aide des adultes, ces objets sont encore un peu trop sophistiqués pour cette tranche d’âge.

Et vous que proposez-vous aux enfants de cet âge dans le jardin, le parc ou la cour de récréation ? Envoyez-nous les photos de ce que vous avez découvert ou construit !