Archives de catégorie : Emotions

Les miroirs (suite)

« A quoi sert le miroir ? »
Dès que bébé se retourne seul sur le ventre, il peut redresser la tête et voit émerger son image dans le miroir. Il peut ramper tout prêt jusqu’à le toucher de son front, lécher sa propre image et sentir la froideur de cet outil. 
Le miroir stimule plus que la vision, il permet au bébé de prendre conscience jour après jour des mouvements du monde extérieur et des siens.
Au fur et à mesure que progresse sa vue, son champ de vision s’élargit et la compréhension aussi.
Il découvre les autres bébés dans la glace, il leur fait des sourires.
Il essaie de toucher l’image de lui-même renvoyée par le miroir. Il voit pour la première fois ses propres émotions.
Le miroir permet aussi au bébé de voir ce qui se passe derrière lui, de ne pas être surpris par l’arrivée silencieuse d’un adulte ou d’un bruit de l’environnement dont il n’aurait aucune autre information qu’auditive.

Le miroir a aussi une fonction de refléter la lumière, et donc d’en ajouter dans la surface d’éveil de bébé. Soyez attentif si des rayons de soleil pénètrent dans cette zone, ils pourraient éblouir bébé.

Si on ajoute devant le miroir, une barre d’appui (vous en trouverez dans les boutiques de matériel médical), le bébé pourra voir la totalité de ses mouvements de la station horizontale vers le station verticale. Attention : ici le miroir doit non seulement être large mais aussi de toute la hauteur du bébé. J’ai vu des blogs sur le net, avec de jolies photos mais une belle incompréhension : le bébé ne voit que ses pieds lorsqu’il est debout, le miroir ne couvrant que la partie inférieure lors de sa station debout ! Dommage.

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Qui consulter ? Qui croire ?

Quand on a un souci avec son enfant ? Que faire ? A qui se fier ?

  • Les médecins, pédiatres, spécialistes, chercheurs ?
  • Les journalistes (TV, magazines, livres, conférences) ?
  • Les écrivains ?
  • Internet ?
  • La famille, les amis, voisins ?
  • L’assistante maternelle, la directrice de crèche ou maîtresse d’école ?

question

Chacun vous apportera une réponse, sa réponse. En fonction de son histoire, de sa culture, de son expérience (et surtout de ses enjeux personnels !)

La plupart du temps, vous portez en vous une grande partie de la réponse :  observation, bon sens, amour, écoute, introspection, auto-guérison. Il faut croire en soi, se faire confiance, avoir confiance en son enfant, croire au potentiel humain.
Ce sont ces forces qui vous guident le mieux, pas les artifices marketing extérieurs, les discours creux de pseudo spécialistes, qui s’occupent souvent d’enfants beaucoup moins que vous ne le pensez et ne le faîtes vous-même !

 

 

 

Une petite pause artistique

Voici une belle réalisation artistique sur le thème du bébé.

D’autres images à regarder sur la page de Amélie Rob :
http://www.robamelie.fr/diplome-metiers-d-art-sculpture-bois/

sculpture

 

Comment parler des émotions aux bébés

Avant d’en parler il faut réussir à capter les émotions des bébés ? Une fois de plus c’est l’observation attentive qui nous guidera dans cette perception. Après tout, le bébé mobilise toute son énergie pour nous exprimer ce qu’il ressent : peur, faim, fatigue et joie, détente.

emotions

Cette maman a fait le portrait de sa fille au fil des journées donc des émotions ressenties par le bébé. En général, on imite les mimiques de nos bébés : on fait la grimace, la moue qu’il nous envoie. C’est bien de mettre des mots en même temps. Attention, les bébés nous imitent aussi !

Plus tard, grâce au langage des signes pour bébé, on signera au bébé ses émotions afin d’en renforcer le sens et de mettre à sa disposition un premier moyen d’expression (et oui, avant les mots, il y a les signes).

Les pictogrammes sont un autre outil d’expression et de compréhension des émotions.

joyeux

Voici ce qui est utilisé dans une classe Montessori pour enfants malentendants.

Triste

Allez, passez une joyeuse soirée !

« Eduquer le potentiel humain »

C’est le titre d’un des livres écrit par Maria Montessori.

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Maria choisissait avec précaution le titre de ses livres, (les éditeurs ne l’ont pas toujours compris hélas). Essayons de voir pourquoi ces 3 mots figurent dans le titre de l’ouvrage.
« Eduquer », parce que nous sommes des éducateurs pas des enseignants. Nous pouvons enseigner les mathématiques, mais éduquer un enfant c’est bien plus qu’enseigner des concepts, de la culture.
Eduquer, c’est aider l’enfant à faire émerger son potentiel humain, son développement de l’intérieur.

« Potentiel », le bébé a le pouvoir de développer lui-même son potentiel depuis sa conception.
Chaque enfant a en lui, au plus profond de son être, cette force vitale Je le vois chaque jour dans mes enfants, ceux des classes Montessori dans lesquelles j’interviens, ceux que j’observe et croise au gré de mes déplacements et rencontres fortuites. Ils sont solides, luttent pour exprimer leur force inconsciente à se développer dans un monde pas toujours préparé, ouvert, compréhensif, ni adapté.

« humain », une personne aime, crée, ressent, communique. C’est un ensemble de qualités qui nous différencient de l’animal.

Cette force de la vie, présente en l’enfant lui permet de se développer en tant qu’être humain. La maman n’explique pas à l’enfant comment fabriquer des cellules pour ses os, ses organes. Elle ne lui a pas confié de planning pour savoir à quel mois il commencera à entendre les sons extérieurs (et intérieurs). La pulsion forte de la vie (horme) s’occupe de tout.
Dans le ventre de la Maman, le foetus est indépendant, il prend la nourriture dont il a besoin. Il effectue les mouvements pour être plus à l’aise. Il se retourne, il sursaute aux bruits de l’extérieur, il réagit aux paroles et caresses qui lui sont adressées.

Paul Czaja, un philosophe et un de mes formateurs Montessori – très expérimenté, puisqu’il a travaillé dans la 1ère école AMS aux USA – résume le développement du potentiel humain en 3 forces.

La 1ère force est celle de la vie, l’enfant développe lui-même son potentiel, sa force de vie est créative, l’adulte doit compter dessus.
La 2eme force est l’environnement. (avant la naissance, c’est le placenta dans lequel évolue le l’embryon puis le foetus)
La 3eme force est la mère. Son sang nourrit le bébé. Elle est la mère nourricière.

Merci Maria pour ce bel ouvrage, dont le titre nous résume le beau contenu !

Je vous laisse une petite devinette pour demain : résoudre cette équation 1+1=1
avec un mot clé « embryologie »

Séparation et anxiété

Qu’est-ce que que l’anxiété de la séparation chez l’enfant de moins de 3 ans ?

Entre 4 et 7 mois, le bébé a découvert le concept de la permanence de l’objet. Il a joué au jeu du «coucou» avec un de ses parents. Il sait donc que les choses ou personnes disparaissent et réapparaissent dans certaines circonstances.

Une période sensible à la séparation de l’adulte proche psychologiquement commence vers 8 mois et dure jusqu’à 2 ans maximum.

A quoi ressemble cette anxiété ?
L’enfant s’accroche physiquement aux parents, aux éducatrices, la séparation est difficile.
Il fait des grimaces, à la vue d’un visage nouveau ou inconnu. Il pleure, refuse la séparation, fait durer longtemps le temps de transition.

Quels sont les facteurs qui contribuent à cette anxiété ?

  • Les changements intensifs de la personne qui prend soin du bébé
  • Des situations sans cesse nouvelles pour le bébé : voyage, nouveaux lieux, nouveaux rythmes
  • L’environnement trop stimulant, bruyant, effrayant pour le bébé
  • Le manque de routines, rituels et horaires équilibrés
  • L’absence de communication verbale
  • L’absence d’amour constant et englobant l’être dans toutes ses dimensions

Nous verrons demain ce que nous pouvons faire en tant que parent, éducateur, assistante maternelle ou autre personne prenant soin du bébé.
Bonne journée à chacun !

Lit bébé (suite)

Nous recevons pas mal de questions sur le sujet du lit. Je vous ai préparé quelques photos sur le sujet.

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Ce premier lit ce trouve dans le coin « paix » d’une petite école Montessori pour les enfants âgés entre 2 et 3 ans. Il est cerné par 2 étagères dans un coin de la grande salle de classe. L’enfant peut à tout moment venir s’y reposer, s’apaiser. Comme vous pouvez le voir, ce lit peut être utilisé pour des enfants plus jeunes car il est très bas et facile d’accès.

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Au moment de la sieste, chaque enfant va chercher sa couette et déroule son matelas, au milieu de la salle de classe, dans des endroits déjà définis. Les éducatrices Montessori mettent une musique d’ambiance très berçante, on ferme les rideaux et si en enfant a du mal à s’endormir, un adulte vient près de lui, lui parler, lui frotter le dos, le réconforter. Tous les enfants s’endorment très vite, et dans l’ambiance, je me mets à envier moi-même leur installation !

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Ce deuxième lit est utlisé à la maison. Il possède une barrière empêchant le bébé de tomber du lit. Plus grand, il peut rentrer et sorrtir seul grâce à deux barreaux modulaires.
Selon moi, la barrière est inutile et pourrait être otée si on installe un tapis épais au sortir du lit, afin qu’en cas de chute, l’enfant ne se fasse pas mal. C’est un lit modulable, critère important, car l’enfant grandit si vite les 3 premières années, qu’il faut sans cesse adapter son environnement.

Notre objectif dans la mise à disposition des meubles pour les petits enfants est la liberté des mouvements. Au-delà de cela, c’est surtout leur faire confiance, les accompagner dans leur développement global et cette approche à un impact psychique important sur les enfants.

 

 

Les routines

Les routines

Qu’est-ce que c’est et pourquoi l’enfant en a-t-il besoin ?

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Ce sont des rituels, une organisation séquentielle de ce qui se passe dans la journée du bébé. Attention, cela ne veut pas dire qu’il faut tout programmer et minuter ! (surtout le temps d’allaitement, comme j’ai fait pour mon premier bébé il y a 20 ans !)

Il faut créer des routines qui lui conviennent.
Ainsi il saura ce qui se passe, ce qui va arriver.  Il reconnaîtra les lieux, les personnes.
Il apprend à faire confiance au monde environnant qui devient familier et sur lequel il peut s’appuyer.

Les bébés n’ont pas besoin de fêtes, de voyages, de nouveautés.
Leurs besoins émotionnel, physiologique et spirituel nous fera rechercher de la stabilité, de l’ordre, de la constance.
N’avons nous pas aussi nos petites habitudes, gestes automatiques pour nous assurer nos zones et moments de confort et sérénité ?
IDEE : Faites un petit livre pour l’enfant avec des photos de ses propres routines : le réveil, l’arrivée chez l’assistante maternelle, le repas, le tapis de jeu, le bain, le livre avant le coucher, etc. Et feuilletez-le ensemble.

 

Comment accompagner son bébé vers l’indépendance

Indépendance ? Qu’est-ce que cela signifie pour vous, dans votre structure, dans votre famille ?

Un enfant un jour transforma la phrase de Maria Montessori et dit « Peux-tu m’aider à faire moi-même ? »
J’aime particulièrement le signe « aider » dans le langage des signes pour bébés : on prend son coude et on le soulève vers le haut.
Apprenons à l’enfant à demander de l’aide quand il en a besoin. Car notre objectif doit être de lui en offrir le minimum, si on veut le mener vers l’indépendance.

Je vous mets 2 pictogrammes extraits de ma base qui peuvent signifier « aider ».

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Comme vous pouvez le comprendre, l’aide est un acte d’urgence, une obligation, pas une action de tout instant.
Dès sa naissance, le nouveau-né essaie d’être indépendant. Tout aide superflue est un blocage à son développement.

Quels messages envoyons-nous à nos enfants, à ceux dont nous nous occupons, si nous anticipons toujours leurs besoins, si on ne les laisse pas aller jusqu’à la demande d’aide ?

Pour cela, il faut observer et connaître l’enfant. On en revient toujours aux bases : observation et communication.

Dans les crèches ou chez les assistantes maternelles; la loi de la communauté ne leur permet pas de s’occuper de tous les enfants. Heureusement, certains sont déjà sur le chemin de l’indépendance pour la marche, l’habillage, la nourriture.

Quelques astuces pour finir sur le sujet, aujourd’hui :

« J’ai vu que hier tu mettais tes chaussures, seul. Je sais que tu peux le faire ! »
« Petite fermeture, qui monte, qui monte, qui monte et qui se ferme »
Un miroir dans les toilettes peut les aider à voir le geste pour pouvoir le répéter ou l’ajuster.
Pour ce que l’enfant ne peut faire seul, ajustez l’environnement et les outils.
Comment organiser la maison

Jouer dans le jardin (suite)

Comme convenu, observons l’apport pédagogique du cheval à bascule.

cheval de bois

Tout comme la brouette, il va permettre à l’enfant de perfectionner son développeur moteur, grâce à l’étirement de grands muscles, la recherche de l’équilibre lors de la montée et de la descente du cheval.

Du point de vue conscience du centre de gravité, ce petit cheval, est peut-être nouveau pour l’enfant. En tous les cas, il lui impose de se pencher de l’avant vers l’arrière tout en maintenant son équilibre grâce à ses mains et bras, pour ressentir le balancement.

La question de sécurité se pose sur cet objet, alors qu’elle ne se posait pas pour la brouette.

Etant donné que le cheval se trouve dans le jardin, qui est aux normes de sécurité (sol en terre souple ou dalles normées), cela ne pose pas de problème. Et au contraire, l’enfant pourra expérimenter sans danger la perte d’équilibre.

Sur le choix du cheval à bascule, il va sans dire, qu’il faut prendre son temps, comme pour tout matériel pédagogique actuel. Le mieux est de le voir expérimenter par les enfants eux-mêmes. Les anciens jouets, en bois, étaient souvent bien conçus.

Demain, nous continuons à explorer l’aménagement du jardin.