Un hochet en argent pour les bébés ?

source : http://www.buy.com/th/goldia-metal-rattle.html

Un hochet en argent. Voici l’un des objets proposés par l’équipe pédagogique de Maria Montessori. C’était dans les années après guerre comme disait ma grand-mère aimée.

Aujourd’hui, vous n’en trouverez plus à la vente (quoique ! cf le site ci-dessus)

Pourquoi proposait-on cet objet ?

Je vous donne mes interprétations. Si vous en avez d’autres, partageons-les.

Tout d’abord pourquoi en argent ?

Je pense qu’à l’époque le plastique était une matière première moins courante. Ensuite l’argent était un symbole riche. On offrait au bébé un cadeau de valeur, durable.

Du point de vue sensoriel, observons-le de plus près :

  • Le poids : un hochet en argent (non massif n’exagérons pas) est lourd
  • Le toucher : ce métal est froid et lisse au toucher
  • La vue : il reflète le monde extérieur et renvoie au bébé une de ses premières images de lui-même, l’argent brille au soleil et à la lumière
  • Le goût : c’est froid, frais, bienvenu pour les gencives des bébés
  • Le son : si on le frappe sur le sol, et suivant la composition de celui-ci, il peut en sortir un tintement subtil, certains hochets semblaient être équipés d’un petit grelot ou système musical interne

Du point de vue fonctionnel :

  • prise en main facile, soit par un côté, soit par le milieu, avec 2 préhensions qui travaillent
  • c’est une pure merveille esthétique
  • il peut rouler et l’enfant lui « court » après dès qu’il le peut
  • l’enfant le porte à la bouche facilement, la taille est adaptée

On n’en offre qu’un comme celui-là. On ne le jette pas à la poubelle après utilisation par le bébé ! D’ailleurs c’était d’usage de marquer les couverts en argent offerts lors des baptêmes des bébés, du prénom de l’enfant.

Et aujourd’hui, j’ai retrouvé dans certaines écoles montessori maternelles qui proposent l’activité « nettoyer l’argent » pas mal de ces objets (mais pas de hochet -sniff-).

La grande renonciation masculine

Connaissez-vous la théorie de la « grande renonciation masculine » développée par le psychanalyste britannique John Carl Flügel dans les années 1930 ?

Selon lui, à la fin du XVIIIe siècle, les femmes ont remporté une grande victoire avec l’adoption du principe de l’exhibition érotique (elles obtiennent la liberté de se montrer), tandis que les hommes ont subi une grave défaite en renonçant brutalement à leur coquetterie vestimentaire (perdant ainsi la liberté de séduire).

L’historienne Christine Bard a publié un ouvrage intitulé : « Une histoire politique du pantalon ».
Est-ce que quelqu’un a lu ce livre ?

Quel rapport me direz-vous avec le blogbbmontessori ?

Le vêtement est un thème que nous abordons peu souvent sur ce blog (mis à part le sujet des tabliers pour les activités montessorienne !). Pourtant Maria Montessori et son équipe avaient réfléchi à cela aussi. Et lors des formations proposées à Rome, il était de coutume de dessiner les patrons des bavoirs, des chemisettes des bébés afin que leur confort à chaque étape du développement soit réel. Il fallait que ce soit joli, mais simple, brodé de façon très fine. Le coton était de mise et les couleurs très pastelles.

Depuis la mode a beaucoup évolué ! Les marketeurs ont bien compris que nous raffolions des effets personnels pour nos bébés, et que nos portes-monnaie s’ouvraient plus facilement encore que pour nos vêtements d’adultes. Toutes les couleurs sont désormais possible du blanc au noir en passant par les dégradés de la 3eme boîte de couleurs du matériel sensoriel ! Les matières des étoffes sont aussi très diverses puisqu’on peut trouver du velours, du coton mais aussi de skaï et pourquoi pas du cuir (au-delà des petits chaussons très à la mode aussi).

source : dino de luxe

Cependant, nous avons tous et toutes remarqué, pour accompagner nos enfants, durant des années, dans l’autonomie de l’habillement, que parfois les vêtements ne sont pas DU TOUT adaptés ni à la morphologie ni au développement de l’enfant.

En tant qu’éducatrice Montessori (ou non Montessori d’ailleurs)  dans une classe maternelle, vous aurez un autre regard sur les designers de mode, après avoir passé une année à enfiler des lacets de 1 mètre de long dans des bottines montantes très tendances ou avoir boutonné des chemises à double boutonnières de vêtements d’enfants de votre classe.

En conclusion, je dirai, qu’il faut dépenser MOINS mais MIEUX. Ce n’est pas une campagne, seulement l’expérience concrète d’une maman de 4 enfants, sur plus d’une vingtaine d’années qui a « touché » des vêtements (et uniquement pour les garçons ou mixtes) fantastiques et d’autres vraiment tout juste bons à être recyclés dans les activités de vie pratique !

Et vous comment habillez-vous vos enfants ?

La permanence de l’objet

Voici un thème important à connaître dans le développement de l’intelligence de l’enfant. Nous vous proposons un petit texte écrit par une orthophoniste québécoise sur le sujet (d’où les échelles d’âges).

Cette semaine, nous discuterons de la permanence de l’objet. Cette habileté est le fait que le bébé apprend lentement qu’un objet ou une personne existe même s’il n’est pas visible à ses yeux. Par exemple, nous avons tous jouer avec nos enfants à «coucou» et à nous cacher derrière une couverture. Au début, si vous vous cachez, l’enfant ne bougera pas et se demandera où vous êtes. Par la suite, il vous aura vu vous cacher et il ira enlever la couverture car il saura que vous êtes derrière. Il a donc compris que vous exister même si vous n’êtes pas dans son champ de vision. Enfin, il comprendra que les objets peuvent se déplacer et toujours exister. Il est donc important de stimuler la permanence de l’objet qui se développe normalement jusqu’à l’âge de 18-24 mois. Le concept de la permanence de l’objet a été élaboré par Jean Piaget psychologue (philosophe et biologiste) suisse du XXe siècle.

Voici les étapes du développement de la permanence de l’objet selon Piaget.

0-1 mois : aucune réaction suite à la disparition de l’objet

2-4mois : manifestation d’émotions (pleurs, cris, tend les bras…)

4-8 mois : début de l’action sur les objets et les personnes qui l’entourent. (expérimentation active). Permanence de l’objet partielle, capacité de trouver un objet qui est partiellement caché.

8-12 mois : permanence de l’objet de plus en plus acquise. L’enfant sera capable de trouver un objet entièrement caché, mais il ne peut comprendre qu’un objet se déplace même si on le déplace devant lui.

12-18 mois : permanence de l’objet avec déplacement visible

18-24 mois : acquisition définitive de la permanence de l’objet, compréhension des déplacements visibles et invisibles.

Si vous constatez que malgré vos jeux, votre enfant de 18 mois ne réagit pas lorsque vous vous cachez, parlez-en à votre médecin de famille ou à votre pédiatre.

Céline de Brito, orthophoniste
Les Jeux de Bri-Bri Inc
http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=235CwZLFeRU

Au sujet des tabliers

Alors voilà au sujet des tabliers, le fournisseur nec plus ultra en vie pratique est incontestablement, selon moi, « Montessori Services ». Avec une offre très très large en la matière, vous pouvez consulter leur site internet. C’est un fournisseur américain et je ne sais s’ils vendent en Europe ?

Ils ont plusieurs modèles de tabliers. Soit à élastiques soit à bande de velcro que l’enfant ferme lui-même sur le devant du tablier. Soit imperméables soit en tissu. Les enfants de la classe maternelle dans laquelle je travaille actuellement portent la version en tissu et se l’enfilent seuls.

Mesdames les couturières, inspirez-vous de cette photo et au travail !

Des matériels de psychomotricité

Des photos de matériels pour développer les grands mouvements, l’équilibre, la marche du bébé et surtout le plaisir !!

BBG continue à parler de la baby-gym et à réclamer cette activité qui n’est plus prévue pour son âge, hélas.

Régalez-vous les yeux et les neurones !

http://www.spielstube-maintal.de/Spielstube/Material.html

http://www.spielstube-maintal.de/Spielstube/Meine_Alben/Seiten/Die_Bewegungslandschaften.html

Les garçons sont plus touchés par les maladies

J’avais donné une conférence à Paris, il y a quelques années sur ce thème qui m’est cher.

Voici, pour information, quelques chiffres glanés à gauche à droite.

  • l’autisme : 75 % des enfants autistes sont des garçons
  • la myopathie de Duchenne ne touche que les garçons
  • la trisomie : 1 garçon sur 1500 et 1 fille sur 2500
  • l’hémophilie : 1 garçon pour 5000 enfants
  • le daltonisme ne touche que les garçons
  • le syndrome de morte subite du nourrisson (2 fois plus de garçons que de filles)

Autres troubles :

  • dyslexie : 18 à 22% de garçons le sont, contre 8 à 13 % pour les filles (jama 2004)
  • le TDA touche 4 à 5% des enfants de 6 à 12 ans dont 3 à 4 fois plus souvent chez les garçons que chez les filles (tdah.be)

La collection « 1001 bb » chez les Editions Eres

http://www.editions-eres.com/resultats_collections.php?COLLECTION=85

Une future animatrice APM (Atelier de Parentage Montessori) nous a parlé de cette collection de petits livres au sujet des bébés lors de la formation APM le week-end dernier.

J’ai déjà commandé quelques tittres. Ce sont de petits livres avec des articles écrits par différents auteurs. Ils se lisent très vite, comme des magazines, mais sans illustration. Ils sont de petits formats, on peut les transporter dans sa poche.

Je commence celui sur les « périodes sensibles » curieuse de lire ce que les français contemporains écrivent sur ce thème si cher à Maria Montessori. Je vous en dira plus dès que possible.

Emmi Pikler

Emmi Pikler (1902-1984)

Tout comme Maria Montessori, Emmi Pikler a fait des études de médecine. Elle devint pédiatre.
Tout comme Maria Montessori elle commença par visiter des familles, donnant des conseils, soignant les enfants.
Puis elle créa ce qui deviendra un institut national hongrois : « Loczy » connu au-delà des frontières hongroises. Il accueillait les bébés orphelins après la guerre 1939-1945. Elle mit en place un environnement et une ambiance éducative très respectueuse des enfants et de leur développement global.

Si vous voulez plus d’informations rendez-vous sur le site très documenté de mon amie Bernadette Moussy : www.silapedagogie.fr

Nos outils pour la pâte à sel

Voici quelques outils que nous utilisons depuis des années avec la pâte à sel. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, j’ajoute des outils plus précis et d’un maniement différent.
Pour BBG qui a 4 ans, nous avons ajouté récemment le presse-ail qui remporte beaucoup de succès !

Dans l’ordre de la présentation en image :

  • un petit coupe-papier en plastique,
  • un batonnet en bois,
  • un outil type « découpe-pizza »,
  • une paire de ciseaux crantés en plastique,
  • un couteau de pique-nique en plastique,
  • un enporte-pièce à patisserie en métal,
  • un mini-rouleau à patisserie en bois,
  • un découpe légumes cranté et métal,
  • un presse-ail en acier

Et vous qu’utilisez-vous ?

Qu’est-ce que l’observation (suite) ?

Je lis avec plaisir que le sujet intéresse.

Il est vaste et dans le monde professionnel de l’enfance, sujet à diverses orientations. J’ai peur de vous ennuyer avec trop de théorie, aussi je vous propose quelques notes personnelles pour commencer.

L’Observation directe passive dans la pédagogie Montessori.
Maria Montessori, fut un médecin visitant des familles et durant ses consultations elle observait le comportement des bébés et enfants. Elle en parle souvent dans ses livres.
Plus tard, elle visita de nombreuses écoles qui s’étaient inspirées de sa méthode. En tant que visiteuse, elle pouvait s’asseoir et observer les enfants au travail. 
Cette démarche empruntée à l’examen clinique médical et aux psychanalystes, l’amena à «opérer» ainsi auprès des enfants et à façonner les éléments essentiels de l’application de sa pédagogie.
Mme Bick, une psychanalyste polonaise, proposa en 1948 une méthode d’observation – depuis très répandue dans le milieu professionnel- pour la formation des psychothérapeutes d’enfants, méthode qui s’appuyait sur une observation directe active dans la famille du bébé.
La plupart des professionnels du monde de l’enfance utilisent des méthodes d’observations différentes, dans un même but cependant : enrichir leur compréhension de l’enfant.
Pour ce qui concerne la pédagogie Montessori, les conditions minimum à réunir pour observer sont de se trouver au milieu d’enfants à observer (observation directe), dans une position statique et silencieuse, d’en avertir les intéressés avant, de ne pas intervenir (observation passive), de passer du temps et de s’entrainer régulièrement à cet exercice. La prise de note instantanée est très souvent de mise et le « debriefing » essentiel si on veut que le processus apporte à l’observateur encore plus de bénéfice à sa compréhension (cf la notion de contre-transfert chez Mme Bick) de l’enfant mais surtout de ses propres projections et transferts émotionnels. Le mieux est de ne pas connaître les enfants et de ne pas arriver avec des hypothèses ou à priori.  
La glace sans tain, utilisée dans des écoles américaines est une proposition alléchante, même si les enfants comprennent très vite que quelqu’un peut à tout moment s’y trouver derrière à les observer.
L’observation est un acte ayant un objectif. Si vous ne l’énoncer pas clairement vous risquez de vous retrouver devant une somme d’informations inutilisables.
L’observation objective n’existe pas, car nous projettons sans cesse nos propres émotions, notre propre histoire, notre propre enfant intérieur. C’est une sélection d’une réalité. Mais nous pouvons grâce à elle augmenter notre empathie, notre compréhension des capacités précoces des bébés.

Bonne rentrée aux grands frères et soeurs des bbmontessori !