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Chronique de Bande dessinée « Ce n’est pas toi que j’attendais »

Les bandes dessinées sur la trisomie sont rares. Sur la parentalité, il y a de plus en plus d’albums peu originaux où l’homme raconte sa transformation en père, à travers des situations plus ou moins comiques.

 Ici, l’événement qui est décrit nous amène à nous poser de vraies questions.
L’auteur devient le père d’un enfant trisomique, ce qui bouleverse sa conception de la vie, des apparences, des préjugés, de la beauté… Combien de temps mettra-t-il à accepter ce bébé ? Est-ce que cet enfant pourra un jour être autonome et si oui, quand ?



C’est certain : Fabien Toulmé sait raconter une histoire. Il accouche d’un récit poignant, drôle, bouleversant. On s’imagine être à sa place, on réfléchit sur la vie, sur le destin, sur ce qui est certain, ce qui ne l’est pas.

L’auteur passe pas plusieurs phases, alors que sa conception de la vie se heurte à la réalité et que plusieurs courants s’affrontent dans sa tête : anxiété, tristesse, énervement, jalousie envers les parents ayant eu un enfant dit « normal »…

« Est-ce qu’un jour je l’aimerai comme ma fille ? », « Est-ce que j’arriverai à la voir autrement que comme une trisomique ? » « Est-ce que je serai un bon père pour elle ? » se demande-t-il.

 On est happé par le récit et l’intensité du sujet.

En revanche, le livre n’est pas aussi percutant lors d’une deuxième lecture, où l’on voit plus facilement les défauts : il y a une dizaine de pages en trop, le dessin est parfois approximatif (les nez de certains personnages sont bizarres) et on a l’impression générale que l’auteur se plaint tout le long de ce qui lui est arrivé.



Mais ne passez pas à côté. Ce livre a bousculé la vie de l’auteur, il vous bousculera aussi.

Samson

Une maman d’enfant trisomique s’exprime

Nathan est né le 17 avril 2005. C’était un dimanche, à 11H45.
L’accouchement c’est super bien passé. Le travail avait commencé vers 9 heures… donc très rapide pour un premier.
Nous n’avons pas su le diagnostic de la trisomie dés la naissance. Moi,sa maman, j’ai doutée de la trisomie de mon fils lorsque l’on m’a sortie de la salle d’accouchement pour m’emmener dans ma chambre. J’avais mon nouveau-né dans les bras et en passant sous l’éclairage du couloir, je l’ai regardé et là, …. je l’ai vu… trisomique…
Ce ne pouvait pas être possible : notre premier enfant, personne ne nous a rien dit. Pas nous, pas lui.. Je me suis donc refermée sur moi jusqu’à ce que le pédiatre nous convoque le mardi soit 2 jours plus tard.
On nous annonce: nous avons un doute de trisomie chez votre enfant !! Ses yeux (obliquité mongoloide des fentes palpébrales), clarté nucale épaisse laissent a supposer que Nathan peut être porteur de la trisomie 21.
Le monde s’écroule, je suis si tremblante, si effondrée… Comment est-ce possible, j’ai 29 ans, les 3 échographies, la prise de sang, nous sommes en 2005 tout de même!!! Rien n’a pu être détecté!! J’en veux au monde entier, à la médecine, à lui, à moi..
Un caryotype (étude de la formule chromosomique contenue dans les cellues d’un être vivant) est donc réalisé et résultat dans 48 heures. 48 heures a attendre le »verdict »… c’est inhumain. L’espoir « de la bonne nouvelle », le doute, la peur, l’angoisse, la solitude m’envahient. Je ne tiens plus, je pleure… je crie… je HURLE !!
Je ne comprends plus rien à rien. Je suis perdu. J’ai une telle rage en moi : j’ai envie de tout « pêter »!
54 heures après, le pédiatre nous annonce que notre fils Nathan est bien trisomique 21.
A partir de ce moment commence un grand travail d’acceptation, de deuil de l’enfant « révé ». J’étais tellement mal que j’ai dû être hospitalisée. Cette grave dépression a durée 2 ou 3 mois avant que je puisse enfin l’accepter, aimer mon enfant. J’ai été internée en hôpital psychiatrique ( l’horreur graybigeek ) et j’ai finie dans une maison de repos près de Royan qui m’a vraiment sortie de là. La sophrologie a été un bon traitement. J’ai été tellement shootée avec tout ce qu’ils m’ont donné. Il fallait que je me reconstruise, fasse le point devant les faits, la réalité. Avec du recul, je me demande comment j’ai pu tomber comme cela, je n’étais plus moi-même…Je me demande aussi comment j’ai pu douter de mon amour pour lui tellement, au jour d’aujourd’hui, il nous comble de bonheur, d’amour, de joie. SA différence me rend fière: quand les gens se retournent dans la rue pour le regarder… oui, je suis fière de lui. Sa différence me rend plus forte.
Je voudrais remercier mon Amour de Jérôme, le papa de Nathan qui a été si… compréhensible, si fort, si tendre, si courageux… Sans son soutien, je ne serai plus là…
Merci mon Amour. Comme tu lui dis souvent : nous sommes fières d’avoir un fils comme toi. Tu es beau, courageux…
Merci aussi à ma famille, mes amis, mes collègues pour leur soutien.
La réalisation de ce blog a été pour moi une thérapie.
Si le coeur vous en dit, n’hésitez pas à nous laisser un petit mot dans les commentaires. Je les lis tous à Nathan. Merci.

http://blog.doctissimo.fr/loulou1290/2007/11/7/